Les chercheurs de l’Université Chouaïb-Doukkali (UCD) d’El Jadida ont œuvré, a travers des partenariats nationaux et internationaux, a la conception de plusieurs projets pilotes et structurants. Et des budgets très consistants ont été débloqués pour la concrétisation de ces projets nés de la recherche scientifique et des laboratoires.
Ainsi, le projet Morocomp consiste dans la conception et la construction d’une unité innovante de compostage pour le traitement efficace des boues et de tout autre déchet organique biodégradable au Maroc. l’unité, d’un co»t de près de 7 millions DH avec la contribution de l’Union européenne, est en cours de construction a Zemamra. Elle bénéficie du partenariat de l’université technique d’Athènes (Grèce) et de l’Ormvad (Office régional de mise en valeur agricole). «Il s’agit d’une expérience pilote visant la préservation de l’environnement et la protection de la santé humaine tout en créant de l’emploi », explique Mohamed Kouam, président de l’UCD. Et d’ajouter que « le concept permettra au pays de maîtriser la technologie de compostage des boues des stations d’épuration des eaux usées et de déchets organiques biodégradables», est-il ajouté. Le procédé a été optimisé et adapté au contexte marocain ». Le personnel en chargé de l’unité de compostage a été formé. Le produit de compostage, qui sera traité selon des normes de qualité européennes, est destiné a différentes applications agricoles. Le projet prévoit l’établissement de circuits de commercialisation du produit de compostage.
Autre réalisation: le projet WasteSum (Small Urban Municipalites in Morocco) consiste en la conception d’un système de gestion de déchets solides domestiques au profit de petites collectivités urbaines nationales. Il est financé a hauteur de 7 millions de DH par l’UE dans le cadre du programme Life Third Countries 2006 (Life06 TCY /MA/000254), l’Université Chouaïb-Doukkali et différents partenaires. Ce projet a pour objectif de développer et d’établir un système intégré pour la gestion de déchets domestiques avec la mise au point d’outils, de logiciel d’étude d’impact environnemental (EIE) analyse de données, formation, diffusion, etc.) Ce système en cours d’élaboration permettra d’améliorer la gestion des déchets urbains de manière a se conformer a la politique environnementale européenne. A cet effet, une approche méthodique de planification stratégique est en cours d’établissement avec des priorités permettant la sauvegarde de l’environnement.
L’implantation du système pilote de démonstration est prévue dans la commune urbaine d’Azemmour. « l’installation servira également de support pour les activités de formation et de diffusion dans le pays », précisent les responsables du projet, dont l’exécution servira a résoudre les problèmes d’entreposage de déchets non traités et non contrôlés.
Par ailleurs, un système de gestion moderne de l’information scientifique dans l’université a été construit. c’est le projet Sadin (Sahel Doukkala Scientific Information Network). Ce projet, d’un co»t de 589.832 euros, a été finalisé avec l’appui du programme Life et la coopération maroco-allemande. Trois partenaires soutiennent le projet: l’Université Chouaïb-Doukkali, le Geoforschungszentrum Postdam et l’entreprise privée Smartcube (Allemagne). A noter que le Sadin a permis la création d’une base de données sur les ressources en eau souterraines de la province d’El-Jadida.
En plus des services et des données aux divers usagers, le système répond a des besoins en éducation concernant des problèmes environnementaux en contribuant a la formation des ressources humaines.
Par ailleurs, l’Université Chouaïb-Doukkali abrite le pôle de compétences Remer (Réseau national des sciences et techniques de la mer). Il a pour objectif de favoriser l’échange des connaissances et des compétences entre les chercheurs dans le domaine des sciences et techniques de la mer. Le réseau s’est constitué autour de huit établissements marocains. Il compte quelque 313 chercheurs, dont 147 cadres de niveau supérieur répartis dans 37 laboratoires ou équipes.
Medaware (Mediterranean Wastewater for Agriculture reuse) est un autre projet avec un budget plus lourd de 1,5 million d’euros. Il permet la mise en place des outils de développement et des directives pour la promotion du traitement durable des eaux usées urbaines et leur réutilisation pour la production agricole dans des pays méditerranéens (Chypre, Espagne, Jordanie, Liban, Palestine et Turquie). Et c’est l’université d’Athènes (Grèce) qui assure la coordination du projet a l’échelle du bassin méditerranéen.
Conventions
L’Université Chouaïb-Doukkali est très active au niveau de la coopération internationale. Elle est notamment membre de l’Agence universitaire de la francophonie (AUF) et du Consortium d’universités euro-méditerranéennes sans mur (Tethys). Elle a signé de nombreuses conventions avec des partenaires nationaux et étrangers, privés et publics. Et ce, pour des actions intégrées et conjointes dans divers domaines de recherche dans le cadre des programmes d’action intégrée. d’autres projets de grande envergure sont en cours d’élaboration dans le cadre des programmes de recherche de l’Union européenne.
Mohamed RAMDANI
L’conomiste