A
Avec le froid, rien ne brasille ou grille.
A l’aube qui ose manger sous la treille ?
Au crépuscule, les porteurs de mandille
Accumulent la salive dans la coquille.
B
Blottis dans des abris sans victuailles,
Boulonnés avec des vis aux entrailles,
Blêmes, les pauvres souffrent : leur sang caille.
Bah ! Qui les sortira de leurs failles ?
C
Comblant les trous et recoins, le froid moraille,
Creuse les ventres pataugeant dans la souille.
Comment se défaire de sa rude tenaille
Cannelée a défaut de lait dans la bouille ?
D
Défiant toutes sortes d’abris en paille,
Dérangeant même les requins de taille,
Durant l’hiver, le froid aggrave la mouille
Des cargaisons rongées par la rouille.
E
Evoquant la misère des andouilles
Et des chômeurs a court de travail et de nouilles,
Erigeant les marres où tout grouille
En accord, l’hiver gêne peu les grenouilles.
Moussa Ettalibi, Dr Sci., Rabat le 16-01-2012
Moussa Ettalibi
Eljadida.com