Bien que sa définition ne fait pas encore l’unanimité des professionnels, l’explication la plus plausible du mot « terrorisme » demeure un ensemble d’actes qui visent a faire naître la terreur, la peur ou le chaos dans le public. La propagation de tels sentiments dépend largement des images et des messages véhiculés par les reportages réalisés sur les actes et les menaces terroristes. l’omniprésence des médias a l’échelle mondiale accentue fréquemment ces effets de manière disproportionnée.
« Médias et Terrorisme » est le thème d’un atelier organisé jeudi 4 Juin dernier a Dar América a Casablanca et animé par le Dr. Jad Melki. Ce fut l’opportunité inespérée pour bien de professionnels de la presse écrite régionale et nationale présents de pouvoir appréhender les comportements et Technique requises face a un acte terroriste. l’animateur de cet atelier très pratique a insisté surtout sur la nécessité du respect de la vie privée et de la dignité humaine des victimes d’actes terroristes et de leur famille, tout en mettant en exergue l’importance d’une information complète du public au sujet de tels actes, notamment en ce qui concerne la souffrance qu ils infligent et le contexte socioculturel et politique dans lequel ils s’inscrivent. Tout en respectant la ligne de conduite de chaque entreprise de presse, Jad Melki a mis en exergue l’importance des formations destinées aux professionnels des médias, de façon a ce qu ils aient davantage conscience du caractère sensible des reportages sur le terrorisme; a coopérer, par l’intermédiaire par exemple de leurs organisations professionnelles, pour éviter de se lancer dans une course a l’information et aux images sensationnalistes et qui revient a jouer le jeu des terroristes. Le conférencier a par la même occasion invité les journalistes a éviter de servir les intérêts des terroristes en exacerbant le sentiment de peur généralisée que peuvent créer leurs actions ou bien en leur offrant une tribune de choix; a s’interdire de publier des photos choquantes ou de diffuser des images d’actes terroristes qui violent la vie privée et la dignité humaine des victimes ou qui contribuent a accentuer la terreur qu inspirent de tels actes au public ainsi qu aux victimes et a leur famille; a ne pas aggraver, par les nouvelles et les commentaires qu ils rendent publics, les tensions sociales qui sous-tendent le terrorisme, et en particulier a ne pas répercuter un discours de haine, quel qu il soit, etc.
Ces éclairages, estiment les journalistes lors des débats soulevés a cette occasion, sont a même de contribuer a mieux appréhender la problématique du traitement du terrorisme dans les médias et a mettre le doigt sur les points de force et de faiblesse dans l’approche développée sur la question, notamment par les médias publics et privés.
D origine Libanaise, le Dr. Jad Melki est directeur de recherche d’ICMPA. Membre de l’académie de Salzbourg, le Dr. Melki donne également des cours aux universités John Hopkins et Towson. Il a travaillé pendant plus de 10 ans comme journaliste avec des médias américains et arabes. Lauréat des prix de Webby et de l’université du journalisme a l’Université du Maryland, Jad Melki a aussi couvert la guerre du Hezbollah-Isral de l’été 2006. Il a rejoint le département des sciences sociales et comportementales en tant que membre de la faculté a l’université américaine de Beyrouth en 2009.
Mohamed LOKHNATI
L’opinion