Si vous voulez tirer des mots fléchés, je vous conseille ce journal, mais si c’est pour lire choisissez n’importe lequel, ils sont tout pareil. Ceci est la proposition du serveur d’un café où je m étais arrêté pour agrémenter ma dose de caféine par la lecture d’un quotidien. Cette triste affirmation révélée par un habitué des quotidiens locaux prouve que rien ne va plus entre la presse locale et le lecteur averti. Si le choix est omniprésent, son embarras tarde a pointer le bout de son nez ! Et pour tirer cela au clair, une revue de presse s’impose.
Ancienneté oblige, nous ouvrons le bal par les canards politiques. A ses débuts, la presse marocaine était courtisée par une poignée de partis politiques qui y trouvaient le filon idéal pour répondre leurs idéologies. A présent, grâce au multipartisme les nouveaux confrères emboîtent la foulée aux vétérans en se ralliant au même mécanisme d’édition où les aberrations des camarades ou sympathisants sont évitées au tirage, tandis que celles des adversaires sont exposées a la une du journal ; de ce fait, les duels par éditions interposées sont légion dans ce milieu. Si par bonheur, le parti avait des acolytes au gouvernement, leurs actes sont montés en mayonnaise a travers des articles coiffés de titres aussi gras que les cotisations des dits amis. Quant a ceux qui ont le privilège d’être a l’opposition, leur compagne électorale est ouverte toute l’année grâces a des tirages virant au prospectus. La récente politique d’alternance en dit long a ce propos !
Loin de ces courants idéologiques, un genre d’éditorialiste pseudo indépendant investit sa cagnotte dans l’information diversifiée. La technique d’approche pour leurrer le client est universelle ; une première page criarde par des images et de gros titres qui invitent le lecteur a en connaître les détails aux pages suivantes. A l’intérieur du tirage, les informations sont faites de tout bois ; on y parle de la pluie et du beau temps, du social, des faits divers et de tout ce qui est d’actualité. Bien s»r la pub y tient sa place de privilège grâce a la réservation de pages entières pour venter les bienfaits d’un produit. Les jeunes lecteurs ne sont pas négligés par l’éditeur ; des articles envoyés par de jeunes puceaux cherchent solution a leurs problèmes, sinon les dernières nouvelles de certaines stars. Et pour clore le tirage, une dernière page qui volait parfois la vedette a la une !
Comme dans tout métier, certains adeptes volent au plus bas. c’est le cas de la presse du caniveau où l’essentiel de l’information se résume au sang et aux articles de synthèse. Le tirage de ce genre de journaux me fait penser par son poids a une vieille histoire du lycée. Lors de la remise de copies, mon ex professeur des mathématiques avait fait la remarque suivante au cancre de la classe, trop de feuilles et peu de maths !
Merci.
Abdelaziz CHERIF
Eljadida.com