La compréhension de certaines us, coutumes, expressions et mots usités chez les Doukkala, c’est comme pour l’étymologie de beaucoup de nom de choses, de toponyme et d’anthroponymes rencontrés dans la Chaouia et dans toutes les autres régions du Maroc : ils ne peuvent être bien expliqués et appréhendés sans faire recours a la Langue et Culture Amazighs, et sans le retour a l’histoire et a la civilisation millénaire du Maghreb.
Le long d’une courte série périodique de bref papiers, j essayerais d’apporter a titre d’exemples quelques cas dont le commun des jeunes Doukkalais se demande assurément sur leur signification.
N° 4 – Hagouza ; Fête du nouvel an Amazigh dit Agraire !
Dans ces jours les paysans Doukkalis vont célébrer le nouvel an Agraire.
Effectivement dans les plaines de Doukkala et de la Chaouia, comme dans celles du Souss et dans les montagnes de l’Atlas, et c’est comme par tout ailleurs dans notre pays, on fête toujours, comme nos ancêtres l’ont bien fait, Le 1ier Innayer de l’année communément dite Agraire.
Ce jour de l’an typiquement Amazigh coïncide chaque année au Maroc selon le calendrier populaire de BOUAAYAD, voir photo, avec le 14 janvier de l’année universelle du calendrier Julien. d’autres systèmes positionnent plutôt ce jour sur le 13 janvier de l’année Chrétienne.
En effet, ce jour est effectivement une fête populaire a l’échelle nationale et essentiellement dans les compagnes. Sa célébration est millénaire et c’est une des particularités culturelles de notre peuple bien enraciné dans l’Afrique du Nord.
A l’occasion de cette fête célébrée dans la nuit du 13 au 14 Janvier, les familles préparent pour la veillée du 1ier de l’an, des repas typiquement Campagnards, qui varient selon les ressources agricoles de leur région et leurs possibilités matériels du moment.
Chez les Doukkala et les Chaouia, pour cette fête qu ils appellent HAGOUZA, on fait un couscous au sept légumes de l’hiver et a la viande, généralement du poulet ou de la dinde ou un Trid.
Dans d’autres contrées on fait d’autres repas copieux et typique de la région.
Le festin est consommé en famille et partagé avec les voisins. Une partie est donnée aux pauvres. c’est fêter en signe et pratique de prières. c’est implorer Dieu, le Tout Puissant, d’assurer au pays de bonnes pluies pour que la nouvelle année soit meilleure en récollettes et en santé, et surtout qu elle passent dans la paix pour tous.
Le 1ier Innayer est toujours célébré aussi bien dans les vallées que dans es plaines et les oasis du Maroc, et aussi ailleurs dans le tout Grand Maghreb et le Sahara. c’est Effectivement un jour de Fête Nationale qui mérite d’être officiellement reconnue et fêtée en pompes médiatiques.
En effet, dans les compagnes du Maroc, et partout dans le Tamazgha, (ensembles des régions d’Afrique du Nord, du Sahara et une partie du Sahel), la vie est essentiellement rythmée selon les activités agricoles. Les mois et les jours du calendrier Agraire sont minutieusement suivis par toutes les familles des agriculteurs et des pasteurs.
Il est rare que vous ne trouvez pas accroché dans la maison d’un notable agriculteur, comme chez les lettrés des mosquées et des Zaouïa, un exemplaire de ce calendrier typique et très populaire a feuilles détachables, de BOUAAYAD, où sont réunies les trois systèmes de calendriers les plus utilisés au Maroc : l’année musulmane, l’année agraire, et l’année universelle.
Nous souhaitons que nos journaux, nos chaînes radiophoniques et nos télévisions prennent en considération l’intérêt qu a l’agriculteur marocain pour suivre le calendrier agraire. En effet, il a besoin qu on lui rappelle les jours, les mois et les “Mnezla” de ce calendrier dans les émissions journalières des bulletins météorologiques qui nous annoncent les prévisions des pluies et du beau temps, et qui nous indiquent les jours, les mois et les années que nous vivons.
HAGOUZA ou LAHOUAGUEZ, est une fête agraire d’origine Amazigh. On l’appelle aussi Leylt Ras Lâam, traduction littérale de l’expression berbère : Idd n’ikhef n’usggass, ou simplement : Idd n’usggass, qui signifie la veillée du nouvel An.
c’est parce que cette fête est célébrée depuis des millénaires par les peuples de l’Afrique du Nord, et du Sahara, qu on appelle aussi cette année dite Agraire l’Année Amazigh, dont le calendrier date aujourd hui, d’après les historiens, l’An 2960 de la prise du pouvoir des Libous en Egypte.
Pour l’histoire de l’événement que commémore cette date c’est qu il y autant d’années des ressortissants de tribus Libous, ancien peuple amazigh de l’actuelle Lybie, ont pris les commandes de l’Egypte et ils ont établie la 22ième dynastie pharaonique sous l’égide du Roi Libyque CHICHANG. c’était en l’an – 950 de l’ère chrétienne. Il est a rappeler dans ce passage qu en Egypte l’Amazighe est toujours aussi vivante dans le Siwa : la tout près du Nil et en cohabitation avec le copte et l’arabe, le Siwi se perpétue par une importante communauté.
Nous demandons a nos maîtres et professeurs d’histoire et d’anthropologie de nous éclaircir et nous instruire encore plus sur ce sujet qui nous reste encore inconnus et méconnus et dont nous avons, certes tous grande envie d’approfondir pour mieux nous reconnaître et prendre en charge notre avenir tout en assument notre passé et notre tre collectif.
Il est déplorable de constater que nos nouvelles générations, notamment citadines, ignorent beaucoup sur de telles coutumes ancestrales.
De même, il est désolant que nous ignorions aussi tant de choses sur notre histoire millénaire, et qui a chaque fois qu on la recherche, nous la trouvons aussi riche et mouvementée que celles des Grandes Nations ou de celles qu on classe comme tel en ces temps.
Le calendrier Amazigh est aujourd hui réhabilité par les pouvoirs publics au Maroc et aussi en Algérie, et certains journaux et revues de presse datent aussi leurs éditions suivant ce calendrier Amazigh, et a titre d’exemple on peut citer le quotient Le Matin du Sahara.
Pour cette nouvelle année “A” : Agraire et/ou Amazigh 2960 qui sera célébrée dans ces jours partout dans nos régions, je souhaite pour nous tous une meilleure année avec des pluies justes suffisantes pour de bonnes récoltes.
A suivre.
Abdelghani EL KHALDI, Oulad Haddou Casablanca, Janvier 2010.
Abdelghani EL KHALDI
Eljadida.com