Ouillez gentes gens !
Et retenez ce discours a bon escient !
Car, sans éloquence bon marché
Je vous ferai part d’une pensée,
Peut-être, juste pour vous faire marcher,
Ou que, vraiment, mes paroles sont sensées.
Le résultat ? Je ne le saurais point
Car je ne sais même pas, si mon poème, vous lirez
Cependant je ménage ma monture, au loin,
Désirant aller en vous. Mais vous ? Jusqu où vous irez ?
La fable dit qu un jour, dans la prairie,
Scintillante de romarins et coquelicots, a peine fleuris.
Un troupeau d’ovins, broutait en paix,
L’herbe fine, en guise de souper
Le chant d’une flute emplissait l’air de nuance
De paix, où les bêtes galopaient en confiance.
Sauf que la confiance rime bien avec méfiance
Et si par malheur conjuguée a insouciance
Le troupeau deviendra gibier de circonstance
A, qui de droit, est l’artisan de la potence.
Sire loup aux yeux austères,
Fignola son stratège derrière les fougères ;
Et, feintant une approche mystère
Fendit une brindille gisant par terre
Dame nature qui ne fait point d’erreurs
Porta ce petit son a bon entendeur
Et voila que pris, subitement de panique
Le berger d’abandonner sciemment son pique nique
« Jambes au vent » se dit-il
Il n’a pas tort, ni le geste futile
Car un instant après, ce fut le carnage
Et, des oiseaux, se tut le ramage !
Le loup grogne, a pleine babine
Les brebis affolées, inexorablement, se piétinent
Périt, enfin sous le croc,
Le plus doux des agneaux.
Victime de son innocence,
Ou de son abus de confiance ?
Qu en sais-je ? Et qu importe la cause,
Si la destinée se vêt en sort,
Par une cruelle métamorphose ?
Il n’y a de vie que pour le plus fort !
Prouvez-mois le contraire, si j ai tort !
Mince ! J ai oublié de vous dire,
Qu a la fin, de la vie, sa satyre,
Le loup ne regrettera rien.
Et ni votre chagrin, ni fichtre le mien ;
Ne feront foi de consolation
A cette nature en désolation
Voila, il est, aujourd hui certain
Qu impérativement, tout un chacun,
Se doit de revoir sa logique,
Pour se dérober a toute fin tragique
Oh que oui ! Détrompez-vous mes bons amis !
Il n’a pas de monde libre
Il n’y a pas d’équilibre
Ceci est la preuve de la honte, la notre d’infamie
Troquez votre sourire de connivence
Contre une solide forme de défense !
Ayez des crocs, ayez des griffes !
Ayez la rage, ayez le geste vindicatif !
Ne redoutez pas de défier l’autre !
Ne fléchissez jamais le dos !
La rédemption doit être la votre,
Personne ne vous fera de cadeau !
Ni n’ayez honte d’imiter les grands !
Sachez que, ceux la aussi de leur jeunesse,
D autres grands ont imité !
La volonté chasse la faiblesse
Le dur labeur pallie a l’oisiveté
Excusez ma poésie de pacotille !
Faite de rimes désuètes,
Mais retenez, je vous en prie
La morale de ma chansonnette