Entretien avec le président de l’Association des restaurateurs de la région Doukkala-Abda et vice-président de la Fédération nationale des restaurateurs
Le Matin : Peut-on vous demander de nous tracer les objectifs de l’association et les motifs qui ont présidé a sa création ?
Nabil Barbouch : Les motifs qui ont présidé a la création de l’association n’échappent a personne. c’est l’obligation de se regrouper, de conjuguer les efforts et les forces vives afin de faire face aux défis qui ne cessent de se dresser devant nous a l’arrivée de la mondialisation, notamment tout ce qui touche a la qualité des produits et des services et prestations.
Comment s’opère le classement des restaurants et quelles sont les normes auxquelles doivent obéir les grands restaurants ?
Comme il se passe un peu partout, le classement des restaurants se fait a la demande du restaurateur et ce en fonction du nombre de fourchettes souhaitées (1 a 3 fourchettes jusqu au restaurant classé luxe).
Il suffit de remplir les conditions et répondre aux normes exigées par le ministère du Tourisme.
Néanmoins toute personne intéressée par ce sujet pourra s’informer auprès de notre association ou de la délégation provinciale du Tourisme.
En cas d’un litige entre restaurateurs, de quelle manière l’association interviendra pour le régler ?
Nous espérons ne pas avoir de litiges ou de problèmes de suivi.
Et si toutefois cela venait de se produire, il existe au sein de notre association un comité de sages qui est déja a pied d’œuvre.
L’Association des restaurateurs de la région aura-t-elle un avenir ?
En règle générale, et compte tenu de la conjoncture actuelle, les restaurateurs ont tendance a être plutôt pessimistes quant a un meilleur avenir.
Mais cela ne les empêche pas d’œuvrer la main dans la main pour assainir le climat de la profession et lui redorer son blason.
c’est l’affaire et la responsabilité de tous les intervenants de la restauration et du secteur touristique.
En tant que vice-président de la Fédération nationale des restaurateurs, quelle idée vous faites-vous de la province sur le plan touristique ?
En matière d’essor touristique, la voie est déja tracée, puisque des grands projets devront voir le jour a très brève échéance, comme la station de Mazagan (site d’El Haouzia) aura une capacité totale de 8500 lits, l’arrivée de l’autoroute Casablanca- El Jadida mi-2006, l’aménagement de la corniche d’El Jadida, la présence d’un golf de 18 trous, la province regorge d’idées sympathiques.
La côte dispose d’une succession de belles plages, son centre balnéaire de Sidi Bouzid très apprécie par son sable fin et doré, sa cité portugaise classée patrimoine mondial par l’Unesco, sans compter l’hospitalité des gens des Doukkala
Toutes ces richesses et projets pourront constituer un apport considérable a l’essor touristique de la province et inciteront les tours opérateurs a programmer des séjours plus ou moins prolongés.
La formule maisons d’hôtes a El Jadida et Azemmour se développe de plus en plus. Les maisons d’hôtes concurrencent-elles les hôtels et restaurants ?
La multiplication des maisons d’hôtes a commencé avec l’implication des petits promoteurs, européens pour la plupart, qui ont acheté des vieilles maisons a prix réduits, pour ensuite les restaurer. Cette nouvelle forme diversifiée, améliore et de ce fait renforce l’offre hôtelière. Ces maisons d’hôtes se vendent cher et tirent donc le marché vers le haut, et cela ne peut que contribuer, au développement des deux villes.
Le touriste se trouve confronté a une autre réalité, harcèlement, mendicité.
Le problème se pose avec acuité lors de la visite du touriste de la ville : la vétusté du parc roulant (bus-taxis), la malhonnêteté des bazaristes
A côté de ses problèmes d’organisation, se pose la question sociale, le harcèlement des petits cireurs, le phénomène des enfants désœuvrés, la mendicité, l’arnaque tout ce qui peut gêner le client et le soumet a une réalité de misère et de décalage avec l’image envo»tante de notre région offerte par les brochures.
El Mostafa Lekhiar
Lematin.ma
