On reconnat l’arbre a ses fruits

Louange a Allah ; que les éloges et la paix soient sur notre Maître, notre Prophète et bien-aimé le Messager d’Allah Sidna Mohammed Salamo Allahi Alaeh.

Bonjour tout le monde !

« On reconnaît l’arbre a ses fruits »

En septembre 1967, et après avoir obtenu une bourse française, moi et mon ami de toujours Driss, un « K nitri » de souche, nous nous sommes rendus a Mulhouse en France pour étudier et effectuer des stages de perfectionnement technique et pédagogique dans la Société Alsacienne de Construction Mécanique (SACM), que nous espérâmes vivement soient profitable en connaissances technologique et montage des machines de textile.

Mulhouse est une ville qui était jadis tantôt Allemande, tantôt Française, dont l’appellation est dérivée du nom Allemand : Mühl Hausen = Maison Moulin, habitée a l’époque (67-68) par pas moins de 100.000 habitants, située a l’Est de la France, possédant, les plus grands musées au monde de l’Automobile et des Trains, une gare monumentale, seconde grande ville après Strasbourg capitale de l’Alsace Loraine.

Mon ami Driss Spécialiste du Tissage, personnage intègre et d’une rectitude inégalée, grand consommateur de café noir a tout moment, travailleur infatigable, très expérimenté et érudit en politique puisqu il avait vécu et milité auprès de quelques notables activistes Marocains exilés en France avant l’assassinat et la disparition mystérieuse du martyr feu Mehdi Benbarka le 29 octobre 1965, a l’âge de 45 ans, que Dieu l’ait en sa miséricorde.

Notre résidence a la nouvelle cité universitaire (extension)de la ville de Mulhouse, nous permit de faire la connaissance de nombreux compatriotes étudiants en sciences et techniques. Notre amitié s’étendit au fil des jours pour atteindre des amis Marocains, Algériens, Français, Egyptiens, Malgachesetc

A chaque nouvelle connaissance, mon cœur battit la chamade puisqu un nombre restreint d’étudiants Marocains étaient des jeunes hommes inconséquents, plaisantins, souvent polythéistes ; certains même collaboraient ostensiblement avec les Services Secrets Marocains très actifs en France en cette période de 67-68, pour traquer les nombreux opposants au régime vivant en France, notamment les étudiants Marocains activistes au sein du milieu estudiantin.

La SACM était la plus importante société de construction des machines de textile dans la ville de Mulhouse et sa région, voire même l’une des plus importantes en Europe. On y construisait des machines, de Filature allant de la grosse préparation jusqu au finissage, de Bobinage, de préparation et de Tissage,etc

Au début de notre stage, nous constatâmes avec stupéfaction que le Département textile qui jouissant jadis d’une très bonne réputation mondiale, fut en train de mourir a petit feu en satisfaisant les dernières commandes passées des machines, d’un textile en plein marasme en cette époque marquée par la fermeture de plusieurs usines de textile dans toute l’Alsace ; ce fut vraiment le prélude d’une décadence incontournable, non seulement en France mais sans l’ombre d’un doute dans toute l’Europe occidentale.

Dans ce même département qui fut naguère l’une des plus importantes composantes de la SACM, nous e»mes fait la connaissance de deux stagiaires Marocains répondant aux noms de famille Belemlih et Chraïbi, tous deux élèves Ingénieurs en année terminale a l’Ecole d’Epinal, l’une des écoles Françaises les plus prestigieuses dans le domaine du Textile. Ces deux jeunes gens (du genre « smart aleck »), habitués certes a fuir toute collimation, ne cessèrent de faire le zigoto, eurent un comportement et une conduite compulsifs, constamment informels pour ne pas dire frivoles par moment ; comportement qui ternit inéluctablement l’image de notre Marocanité.

Ils arrivèrent toujours en retard dans une voiture de sport, sortirent très souvent avant l’heure. Issus certes tous les deux de familles aisées, ils passèrent leur temps a écouter de la musique tout en étant installés confortablement dans leur voiture stationnée la plupart des temps devant les ateliers de montage, loin du parking réservé aux voitures du personnel, sans jamais ainsi ni assister au montage des machines, ni penser a la rédaction de leur rapport de fin de stage qu ils durent présenter a leur école pour notation a la fin de l’année académique.

Ce genre de jeunes concentriques (DASRINE) qui prétendirent avoir la conception facile, oublièrent volontairement qu ils mirent ainsi les pieds dans le plat en agissant de la sorte vis-a-vis de leur Pays le Maroc et de leur Peuple Marocain, qui ont tellement besoin de jeunes cadres comme eux, formés en France, instruits, sobres, probes et intègres mais surtout capables et disposés a prendre les leviers de commande du destiné de notre Maroc en proie a l’enclavement, pour le faire sortir du sous développement socio-économique, qui n’a pas cessé de nous ronger l’âme et l’esprit depuis pas moins de dix lustres.

A la question ô combien primordiale : Pourquoi cette catégorie de jeunes « instruits » adoptèrent-ils ce genre de comportement irresponsable ?

La réponse a cette question combien pertinente est le plus simplement du monde la suivante :

Parce que certains parmi eux bénéficient amplement dès leur arrivée en France, de tous les avantages accordés dans le cadre de la coopération culturelle franco-marocaine, grâce certes a leur nom de famille (régionalisme oblige) d’une part, et a leurs liens familiaux d’une autre, sachant pertinemment d’avance qu a la fin de leurs études, une place de responsabilité les attend a leur retour au Maroc, même si celle-ci dépasse bien leur capacité.

En l’occurrence et selon des sources dignes de foi, il convient de noter que d’importants postes budgétaires sont projetés et bloqués aux différents ministères a Rabat, a réserver aux étudiants (es) bourgeois (es) par leurs proches, qui en général détiennent des postes clés au sein de l’Administration Marocaine, que certains hauts fonctionnaires sans scrupule la considèrent malheureusement depuis belle lurette, de par leur fonction, comme leur propriété privée voire même une vache a lait délectable.

Durant notre séjour a Mulhouse, nous avons eu le plaisir et l’avantage de nous rendre a plusieurs reprises dans la pittoresque et jolie ville de Bâle, capitale culturelle de la Suisse, traversée par le Rhin, ville qui jouxte immédiatement le Département français du Haut-Rhin ; ville située a 31 kilomètres de notre lieu de résidence, en vue de visiter le Salon International des machines de textiles (ITMA-67).

Nous avons également pu visitr des usines de Filature et de Tissage Alsaciens, qui étaient sur le point de rendre l’âme, puisque le textile en cette période était en pleine déliquescence, notamment en France.
Ce flop du Textile Français était a mon estimation, d» a une absence d’investissements dans le domaine de la recherche, qui a ipso facto freiné et retardé l’évolution technologique dans ce secteur autrefois prospère, devenu malencontreusement aujourd hui orphelin pour les Français, comparativement aux Allemands et aux Suisses qui ont toujours sciemment su tirer leur épingle du jeu en exploitant au mieux les hésitations et la léthargie de l’Industrie textile française.

Moralité :

Parmi les choses a mettre dans l’actif de nos stages d’étude, de perfectionnement technique et pédagogique, très riches en enseignements, il importe de souligner l’entreprise par mon ami Driss et moi-même de la fidèle mise a disposition et la transmission de tout ce que nous avons appris et ramassé comme documents techniques, qui vont permettre assurément d’éclairer la lanterne de nos élèves des sections Filature et Tissage de l’Institut National du Cuir et du Textile ( INCT) de Fès, dont certains anciens parmi eux sont aujourd hui des Ingénieurs, des Techniciens supérieurs, des Directeurs techniques confirmés , qui témoignent bel et bien le parfait accomplissement de notre devoir national.

Elmostafa ABDOUSS
Eljadida.com

Auteur/autrice