Quand la quille touche le fond, le bateau cule,
Les vieux se mottent dans leurs vestibules.
Quand la jeunesse hurle, le monde bascule.
Libre cours est donné aux conventicules
Brandissant épinglettes et opuscules.
Porteurs d’un banal numéro matricule,
N ayant d’autre capital que leurs rotules,
Les jeunes au réticule ridicule
Se mettent en file, façon libellule,
Pour toucher leurs modiques pécules.
Pour un rien, la vague humaine bouscule
Et le mauvais sang emplit les ventricules.
Le mal-être, ruinant esprit et globules,
Renchérit molécules, gélules, pilules
Et drogues prisées par certains groupuscules.
Dans ce voyage aux obscurs tentacules,
Qui s’y engage perd son pendule.
Autant ne bichonner que sa mule
Mais bien choisir ses mots et leur véhicule.
Le temps comme l’art dépend de virgules.
Par tous les temps, de froid ou de canicule,
Le marasme désarticule et macule.
La peur de tomber entre ses mandibules
Et de montrer ses minuscules fibules
Fait que tout ce beau monde déambule.
Quand la dignité perd sa majuscule,
L’individu semble devenir minuscule.
Souffrant le martyre, il ulule.
Au risque d’être réduit en particules,
Il agonise pour ne point voter utile.
Moussa Ettalibi, Dr Sci., Rabat le 04 -06-2011
Moussa Ettalibi, Dr Sci.
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