« OUSSAMA mon amour » et Youssef El ALAMY au café littéraire d’El Jadida

Un message inopiné vint nous réveiller de notre léthargie. l’auteur : le nouvel attaché culturel de l’Alliance Franco marocaine voulait nous annoncer la tenue imminente du café littéraire ce même jour a 19 heures. Je me dispense de vous présenter quelques coquilles stupéfiantes venant certainement d’un débutant, glissées “malgré lui” dans le message, et vous aurez certainement compris de « quoi s’agit-il » (??!!!) selon une formule risible de l’ancien responsable de la Formation de la BP, actuellement grand Directeur d’une Banque Régionale au Sahara

Nonobstant cette parenthèse obligée, parlons a présent de notre invité du jour, en l’occurrence Youssef Amine EL ALAMY que je vois avec grand plaisir pour la deuxième fois a El Jadida.

c’est un écrivain de la trempe des grands, venu de Rabat ou il réside, pour nous parler de son tout dernier : « OUSSAMA mon amour ».
Sorti en avril 2011, ce roman a provoqué un tollé un peu partout dans le Monde. Normal : le sujet est tabou, qui fait directement allusion a l’ennemi numéro des Maitres du Monde : en l’occurrence OUSSAMA BEN LADEN.
En passant, racontons cette anecdote d’une grande librairie selecte et raffinée du centre de Rabat qui a refusé d’exposer des exemplaires du roman en vitrine et ce, juste après sa publication, a tord, puisque l’attentat d’ARGANA a Marrakech et la mort mise en scène et annoncée de BEN LADEN, ont jeté le roman dans le feu br»lant de l’actualité

La soirée au café littéraire d’El Jadida a débuté par une question pertinente du Pr AJBOUR Abderrahmane a propos de « l’idée d’écrire ce roman ? ». EL ALAMY était suffisamment explicite : – La 1ère fois que notre pays a été frappé le 16 mai 2004 par les attentats de Casablanca, j ai commencé a réfléchir a l’écriture d’un roman. l’écrivain a relaté notamment le traumatisme qu il a reçu personnellement qui, croyait jusqu a cette date fatidique que le terrorisme ne concernait que les autres…

En écrivant ce livre, El ALAMY voulait rompre avec la littérature journalistique qui, bien souvent, croule sous son discours événementiel habituel et qui généralement, néglige une certaine dimension humaine des faits et leurs conséquences sociales, idéologiques…EL ALAMY fera parler le Kamikaze et son père, la prostituée comme la victime dans une langue recherchée, compréhensible et terriblement humaine.
L’auteur des « Clandestins », veut ainsi rompre avec le discours linéaire usité, et procède par un récit éclaté qui dit-il :- incitera le lecteur a se poser des questions, a faire une lecture active, réfléchie. Le lecteur, je veux le titiller, le déranger, le réveiller de sa léthargie

Le café Littéraire d’El Jadida a ainsi honoré l’écrivain Youssef EL ALAMY pour sa verve osée, son courage et sa hardiesse a soulever un thème si complexe, en ces temps ou la vérité est devenue un plat indigeste, le territoire idéal de l’esquive, le domaine du non dit, une parole a taire, face a la dérive absurde qui menace la marche naturelle d’une humanité en perdition.

Après cette soirée mémorable, on a marché a deux, avec l’auteur d’un marocain a New York, dans la pénombre du brouhaha de la ville. Et comme deux ados attardés, nous avons échangé nos adresses et nos souvenirs khatibiens, en hommage au bon vieux temps et a l’amitié naissance qui renaitra des cendres du Mentor…

Tarik BOUBIYA
Eljadida.com

Auteur/autrice