Malgré le virus du sport automobile attrapé a l’âge de cinq printemps, lorsqu elle a vu son papa sophistiquer sa voiture pour participer au gymkhana annuel d’El Jadida dans les années 80, Hind puisqu il s’agit d’elle, a commencé un peu tard le sport automobile ! Et pour cause, c’est triste a dire, il n’existe plus de club automobile dans la capitale des Doukkala Aussi, il a fallu a Hind attendre une décennie pour devenir une pilote de charme du club Casablancais l’association maghrébine de sport automobile ! c’est lors du circuit d’El Jadida (2011) que nous l’avons contactée pour un éventuel entretien mais cette dernière était appelée a rentrer d’urgence sur Casablanca elle a eu le tact de nous appeler pour prendre un café chez ses parents a El Jadida et, chemin faisant, parler sport automobile.
L’Opinion-Sport : Comme promis, vous nous avez contacté, c’est gentil de votre part !
Hind : c’est a moi de remercier par votre biais « l’Opinion-Sport » qui encourage les sportifs a s’exprimer.
Comment avez-vous opté pour un sport d’homme ?
Tout simplement, j allais dire le plus naturellement du monde parce que mon père vouait un culte aux sports mécaniques. A la tête d’une auto-école, il a formé plusieurs pilotes professionnels, lui-même peaufinait sa voiture pour participer au gymkhana annuel d’El Jadida où toute petite j adorais le voir faire l’exercice du pont ! Etant proche de mon père, comme lui, j aime le monde du sport automobileet c’est ainsi que très jeune j ai rêvé de devenir pilote !
Peut-on dire que le rêve est exaucé ?
(grand sourire) Je pense que ça va faire plus de deux années que je participe dans les circuits fermés de course d’automobile.
Alors contente de vous?
Disons que je suis sur la bonne voie, puisque dernièrement j ai go»té au plaisir de la 3ème marche du podium J espère, un jour, la 2ème , voire la première marche pour être comme vous dite satisfaite.
Dites-moi, a part votre papa, qui vous a motivé a pratiquer ce sport de « mecs.
Sans hésiter c’est Saïda Ibrahimi, l’ex pilote marocaine, et l’actuelle présidente de l’association maghrébine de sport automobile qui m a poussée a exaucer mon rêve d’enfancedevenir pilote automobile professionnelle et concourir.
Est-elle la seule ?
Bien entendu, il y a aussi le soutien de mon père et les encouragements de mon mari.
Votre challenge s’arrête-t-il au podium ?
Non pas du tout, mon objectif premier est de prendre le flambeau et, chemin faisant, prouver, une fois de plus, que les femmes aussi peuvent exceller dans ce sport a l’image de Saïda Ibrahimi.
Donc, avec votre 3ème place a El Jadida, tout baigne !
c’est vrai que j étais la seule femme récompensée lors de cette compétition, ça m a comblé de plaisir d’autant plus que ça se déroulait dans ma ville nataleTout baigne ! Peut-être pas puisque mon seul regret est que je n’ai pas commencé plus tôt ma carrière !
Une carrière « pro » peut-on dire ?
Tout a fait, puisque j ai fait appel a un coach français pour m apprendre les ficelles du métier de pilotage ! Cela suppose l’achat d’une vraie voiture de course. Après moult participations dans les circuits de Nouasseur, Rabat, Salé, Agadir, Kénitra Expérience et confiance acquises, place donc aux premiers rôles dans les prochains circuits fermés du Royaume !
Nonobstant une concurrence masculine, j essayerai de faire de mon mieux pour atteindre le podium de la catégorie M1 In Chaâ Allah.
Et pour finir ?
Mon souhait est de voir un jour la réalisation d’un autre circuit fermé permanent dans notre pays ! Un circuit qui soit a la portée des adeptes du sport automobile. Notamment les femmes pilotes pour assurer la relève.
Propos recueillis par Abdellatif Cherraf
L’Opinion