La zone d’action de l’Agence du Bassin Hydraulique de Oum Er Rabii s’étend sur une superficie de 48070 km2, soit 7% de la superficie du pays. l’agence est constituée par le bassin de Oum Er Rabii (35000 km2) et les bassins côtiers atlantiques situés entre El Jadida et Safi (13070 km2).
Cette zone couvre totalement ou partiellement les provinces de Beni Mellal, Azilal, Khénifra, Settat, Khouribga, Kelâat Sraghna, El Jadida et Safi, avec une zone d’action de l’ordre de 4,5 millions Hb, dont 2,9 millions d’habitations (soit 65% de la population de la zone) l’activité économique de la zone reste assez diversifiée et inclut l’agriculture irriguée et non irriguée, les industries agroalimentaires, les industries minières et d’autres industries de transformation. La grande hydraulique des périmètres d’irrigation se situe entre les zones de Doukkala et de Tadla, de Tassaout et du Haouz. La pluviométrie moyenne sur le bassin de Oum Er Rabii et les bassins côtiers est de 500 mm/an. Les efforts en eau y sont de 3410 millions de m3 / an.
Alors que le volume mobilisé est de près de 450 millions de m3, ce qui engendre une baisse continue des eaux souterraines. Actuellement, la zone compte 15 barrages et 7 grands systèmes de transfert d’eau.
Le volume mobilisé par ces ouvrages permet d’irriguer près de 325.00 ha en grande hydraulique et sécuriser l’alimentation en eau potable et industrielle de la zone d’action de l’agence et des villes de Marrakech, Casablanca, Settat et Berrachid, le taux de mobilisation des ressources en eau de la zone a atteint actuellement 90%.
La puissance hydraulique installée est de 653 MW, soit une production moyenne de 1866 millions de KWH, soit près de 70% de la production hydroélectrique nationale.
La pluviométrie moyenne sur le bassin de Oum Er Rabii et les bassins côtiers est de 500 Mm/an. Au cours des 20 dernières années, cette pluviométrie n’est que de 400 Mm/an environ. Les apports d’eau moyens annuels de la zone d’action évolués a 3410 millions de m3, dont 1028 millions de m3 en amont du Barrage Bin El-Ouidane, 858 au barrage Al Hansali, etc.
Globalement, les ressources en eau superficielles, qui ont été évaluées a 4640 Mm3 / an sur la période 1949-1968, ne se sont plus que de 2.450 mm3/an pour la période 1980-2000, soit un déficit moyen de 70 Mm3/an.
Un grand effort a été déployé en matière de mobilisation des ressources en eau de la surface de puits. Il a été réalisé 15 barrages, dont 5 structurants totalisant une capacité de stockage de 5210 Mm3. Alors que la perte en eau au niveau des barrages de régularisation (Al Massira, Bin El-Ouidane, Moulay Youssef, Hassan 1er) reste évalué actuellement a près de 350 M de m3.
Le potentiel en eau, mobilisé au niveau des nappes, avec 12 unités aquifères qui les constituent, est évalué a 450 Mm3/ an. Ce volume est destiné principalement a l’irrigation et a l’alimentation en eau potable et industrielle.
La demande globale en eau potable et industrielle a partir des ressources en eau du bassin est de près de 35 Mm3 dont 20 Mm3 pour le milieu rural et 30 Mm3 pour l’industrie. Cette demande reste satisfaite a hauteur de 256 Mm3/ an.
Le volume d’eau transféré actuellement a partir des ressources en eau du bassin, pour l’AEPI, des villes situées hors des zones d’action (Casablanca, Berrachid et Marrakech) est d’environ 165 Mm3/ an réparti comme suit :
120 Mm3/an pour Casablanca, Settat et Berrachid, a partir du complexe El Massira. 45 Mm3 /an pour la ville de Marrakech a partir du complexe Hassan 1er et Sidi Driss. Cette quantité a été dépassée a 50 Mm3 en 2005-2006 au détriment du volume fourni a l’irrigation.
La superficie irriguée en grande hydraulique a partir des eaux de Oum Er Rabii est de 325.000 ha, y compris 35.400 ha équipés actuellement dans le Haouz central. Cette superficie est répartie en six grands périmètres qui sont les Beni Amir (28.500 ha), Béni Moussa (69.500 ha), Tassaout aval (44.000), Tassaout amont (52.000), Doukkala (96.000 ha) et le Haouz central (35.400 ha).
La réduction du déficit structurel particulièrement au niveau des périmètres d’irrigation impose, en plus des actions de valorisation d’économie d’eau, la mise en œuvre de la solidarité entre les bassins de Sebou, Bouregrag et Oum Er Rabii. Ces demandes de transfert seront examinées dans le cadre du plan directeur d’aménagement intégré des ressources en eau (Daire).
Les centrales hydrauliques de Oum Er Rabii, associées aux retenues de barrage, occupent la première place au niveau de la production hydraulique nationale. La puissance installée actuellement au niveau des usines hydroélectriques du bassin de Oum Er Rabii, non compris la STEP d’Afourer, est de 623 Mw, soit 50% du Parc hydraulique national. Ces usines permettent de produire en moyenne, suivant les études de facilité, près de 1866 GWH par an, soit 70% de la production hydraulique moyenne nationale.
La pollution domestique dans la zone d’action de l’agence est due a la concentration urbanistique dans les villes et centres urbains qui approchent les 70 centres, le débit total collecté par les réseaux d’assainissement de l’ensemble de ces centres s’élève actuellement a 40 millions de M3/an.
La quantité annuelle de pollution ainsi rejetée est évaluée a 21.500 tonnes de DBO5 (demande biologique en oxygène)et 42.000 tonnes de DCO (demande chimique en oxygène). Le nombre des ouvrages d’épuration existants est de 16 stations, dont 6 seulement sont fonctionnelles, dans les villes de Béni Mellal, Boujaâd, Boujnila Benguerir, Hattane, Khouribgha. Malheureusement, l’oued de Oum Er Rabii constitue le collecteur principal des eaux usées des centres limitrophes. Il est donc nécessaire d’accorder la priorité a ces centres, dans le cadre du plan national d’assainissement.
Les principales sources de pollution industrielle sont implantées dans les plaines de Béni Amir et celles de Béni Moussa ; les conserveries, les huileries et le centrale laitière ont essentiellement un impact sur l’augmentation des taux de nitrates et des matières organiques. Le volume annuel des rejets liquides est évalué a près de 16 millions de m3.
La pollution organique générée par les industries agroalimentaires, principale source de pollution, s’élève a environ 11.000 tonnes de DBO5 et 21.500 tonnes de DCO. La pollution générée par ces industries représente pratiquement la même quantité que celle des rejets domestiques. Cette pollution représente 65% de la DCO qui est difficilement biodégradable.
L’agriculture contribue a la pollution des nappes a cause de l’utilisation, parfois irrationnelle, des engrais et des pesticides. c’est pourquoi il faudrait que cet ajout soit contrôlé selon les besoins de la plante en nitrate. Aussi faut-il maîtriser les quantités d’eau afin de limiter le phénomène de lessivage.
Les agriculteurs sont ainsi appelés a adopter des techniques propres (économie d’eau et matières premières), ainsi la pollution sera réduite. Sachant que la quantité d’azote, lessivée dans la zone d’action de l’agence vers la nappe ou ruisselée par les engrais, parvient a la nappe de Tadla par lessivage.
Par ailleurs, la pollution due aux pesticides est estimée a 2,2 tonnes par an.
Eau souterraine
La quantité des eaux souterraines se dégrade continuellement. Ainsi, les taux de nitrate observés ont évolué sur les 15 dernières années pour atteindre des niveaux préoccupants (taux supérieurs a 50 Mg/l).
En outre, des taux élevés en salinité ont été enregistrées dans certaines nappes comme c’est le cas pour les Béni Amir et Béni Moussa ouest.
Actuellement, plus de 60% (soit 80.000 ha de la superficie de la nappe) sont est pollués par les nitrates l’état de la qualité des ressources en eau superficielle La quantité des eaux de surface reste généralement bonne en amont du bassin (amont Khénifra) et elle est dégradée en aval a cause des rejets opérés tant urbain qu industriels.
Mustapha Chabbak
Le Matin