Un questionnement sans cesse renouvelé taraude l’esprit farouche et réservé de Kader qui a de plus en plus de mal a se retrouver au milieu des siens, au milieu de ces hommes et ces femmes qu on appelle les marocains. Qui sont-ils ? Comment raisonnent-ils ? Qu est ce qui se trame derrière leur tête ? Quel mode de raisonnement suivent-ils ? n’est ce pas cet écrivain d’origine française qui a sorti un drôle d’ouvrage intitulé : Descartes n’est pas marocain ! Le moins que l’on puisse dire c’est qu il ya une grande part de vérité dans cette déclaration.
Pour Kader, un Everest d’interrogations surgissent a la lumière des comportements de ses semblables, ceux de l’intérieur, mais également ceux qui vivent a l’étranger. Et les réponses ne manquent pas. l’âpreté de la vie moderne et la course contre la montre occidentale ont s»rement ébranlé les fondements culturels de cette société qui ne doit son salut qu aux miettes de l’histoire, résidus a l’abandon de ce qu on a le droit d’appeler la civilisation séculaire amazighe.
Dans l’anarchie ambiante, tout le monde cultive le sacro saint principe de la débrouille : demmerdes-toi sans trop t attarder sur les principes, ils risquent de te mener nulle part, pire, tu te retrouveras entre chiens et loups sans âme et sans scrupules, dans une jungle humaine ou l’individualisme prime sur l’entre-aide et/ou l’esprit de famille. Il te restera alors la solidarité de tes proches, seule arme des pauvres contre l’indifférence du voisin et contre l’horreur du vieux makhzen et de ses corollaires, les nouveaux commis de l’Etat, les monstres écervelés, malades de la bureaucratie.
Kader vous lance le débat dans le brouhaha d’une ville qui s’étire démesurément et s’en va ronger l’espace naturel qui s’amenuise de jour en jour. Il vous interpelle en scandant haut et fort cette phrase célèbre d’un vieil homme que le monde refuse d’entendre : « réveillez vous mes amis, l’universel tue la vie et les hommes qui le servent aveuglement ! ».
Tarik BOUBIYA
Eljadida.com