Il y a quelques semaines déja, La veuve de l’écrivain Ahmed SEFRIOUI est venue a El Jadida sur invitation de l’AMALEF, section El Jadida, et de la Faculté des Lettres d’El Jadida, événement qui a eu un retentissement favorable sur la scène culturelle nationale.
Dans le cadre de son programme pédagogique et culturel « 2007 : l’année Ahmed SEFRIOUI », l’AMALEF, en collaboration avec les délégations de l’Education Nationale de Rabat et de Salé a organisé une table ronde en présence de Madame SEFRIOUI, rencontre qui a été animée par Messieurs AHMED BENHIMA (Section El Jadida) et SAID KOUCHI (Section Temara) le jeudi 31 mai 2007 autour du thème « Pour la réhabilitation d’Ahmed SEFRIOUI ».
Selon Mr BENHIMA:
Après une période de silence et d’oubli , on a entamé la réhabilitation de l’œuvre et de la mémoire d’Ahmed SEFRIOUI, initiative qui s’est traduite, entre autres, par l’insertion de l’étude de son roman « la boite a merveilles » dans un programme de l’Enseignement secondaire qualifiant.
On peut, d’autre part, considérer que tout écrivain, toute production littéraire possède des partisans et des détracteurs. Ahmed SEFRIOUI n’a pas échappé a cette règle générale et universelle. c’est ainsi qu au lendemain de l’indépendance, des critiques a l’encontre de ce dernier ont émané, d’après M.Benhima, de deux composantes de la Société marocaine: les universitaires et les nationalistes.
– Les universitaires prônaient une littérature engagée, une écriture nouvelle, révolutionnaire, a l’image de l’esprit de la revue « Souffles ». Ils ont poussé leurs exigences jusqu a imposer aux auteurs un type d’imagination et un mode d’écriture. Autant d’exigences qui vont transformer la littérature marocaine d’expression française en pensée « programmée et artificielle » et aboutir au reniement des précurseurs dont A.sefrioui.
– Les nationalistes eux, voulaient une littérature militante. A leurs yeux, « La boite a merveilles » est une œuvre autobiographique, ethnographique, donc désengagée et complaisante vis-a-vis de l’occupant. c’est un aspect qui a été traité par M. kouchi.
Pour se défendre contre ces accusations, Ahmed SEFRIOUI avait réfuté l’idée de l’écrit autobiographique. Il avait opté pour le silence qui ignore et tue le colonisateur. Il avait décidé de s’acquitter de son devoir patriotique en écrivant a partir de 1934 dans « l’action du peuple » sous le pseudonyme de MESKINE.
En 1973, il édite « La Maison de Servitude » où il expose et discute l’ensemble de ces problèmes. La réhabilitation naissante est la conséquence d’une nouvelle conception de l’appréciation de l’œuvre littéraire. Aujourd hui, on note avec un certain soulagement le début de la réhabilitation de celui qui est considéré comme l’un des pionniers de la littérature marocaine d’expression française. Nous espérons que les actions a venir permettront a son épouse de conserver la demeure du maître pour y perpétuer son souvenir pour le plus grand bien de la culture nationale.
(Propos recueillis auprès de Mr BENHIMA Ahmed le 01 juin 2007)
Tarik BOUBIYA