Il y a belle lurette que je n’ai pas goutté la chaleur des gradins glacés du stade Mhammed L3abdi.
Vieillesse oblige !
Mais cela ne m a jamais empêché, tel un vieux chêne, indifférent au temps mais très sensible aux contretemps, de caresser passivement les rêves du passé et de réagir positivement aux situations du présent.
Le DHJ, cette merveilleuse équipe dynamique, qui reste, certes, le club des paradoxes, de l’ambition sans gloire, a toujours compté principalement sur sa pépinière et a produit des joueurs illustres dont je me retiens de citer les noms de peur d’en oublier.
Vieillesse oblige !
Il est un nom qui, a l’instar de son équipe, n’a jamais eu les égards et les honneurs qu il mérite. Un joueur dont son talent n’a d’égal que sa modestie. Un talent hors du commun, un talent qui n’a pas vieilli, qui est toujours resté fidèle a son club chéri, j ai nommé Rida Riyahi. Une star dont je ne suis plus les exploits qu a travers le petit écran.
Vieillesse oblige !
Il m a été rapporté que ce ténor du ballon rond, malgré tout ce qu il a donné a son club, a son public, s’est vu injustement chahuté, pour avoir, comme Zico, Platini, Baggio, raté un penalty. Triste sort du rayonnement de l’homme des grands jours pour l’éclipse d’un jour !
Je crains qu il dise, comme Don Diègue :
O rage ! ô désespoir ! ô public ingrat !
N ai-je donc tant donné que pour cet embarras ?
Et ne suis-je blanchi dans le rôle d’ailier
Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers ?
O cruel souvenir de ma gloire passée !
Oeuvre de tant de jours en un jour effacée !
Et je crains qu il ne dise aussi, toujours a l’instar de Don Diègue :
Ballon, jadis tant a craindre, et qui, dans cette offense,
M as servi de parade, et non pas de défense,
Quitte-moi a présent, va, je n’en peux plus,
Va, ingrate boule ronde, je ne te toucherai plus.
écoute-moi, Rida, laisse-moi m ériger, pour une fois, modestement, en vieux sage pour régler ce litige.
Vieillesse oblige !
Je voudrais que l’illustre Rida, la super star du DHJ, l’orgueil et la fierté d’El Jadida et le chouchou des jdidis, voie d’un œil indulgent tout geste répréhensible dicté par l’emportement et par une défaite crève-cœur inhabituelle.
Oui, Rida, il est difficile d’avoir de l’indulgence pour les gestes qu on ne comprend pas, mais ceux qui, non pas par haine mais par amour en colère, ont hurlé ce jour-la, tu les connais comme toi-même, alors, de grâce, répète avec André Maurois:
« Si nous connaissions les autres comme nous-mêmes, leurs actions les plus condamnables nous paraîtraient mériter l’indulgence. »
Bonsoir.
Mohammed Marouazi (Ex-inspecteur formateur au CFI)
Eljadida.com