L Association des femmes africaines géoscientifiques «AFAG» organise une conférence bi-sannuelle a travers le continent africain, ce qui permettrait aux femmes originaires de différentes régions, d’avoir l’occasion d’assister et/ou de participer aux colloques organisés dans ou a proximité de leur pays.
c’est dans cette optique que le Maroc a été choisi pour abriter la troisième Conférence de l’AFAG organisée par le département de Géologie de la Faculté des Sciences de l’Université Chouaïb Doukkali d’El Jadida en partenariat avec l’Association des femmes africaines géoscientifiques et la Société géologique d’Afrique. Et ce, du 4 au 13 mai 2006, sous le thème «Femmes, géosciences et développement».
L’action de l’AFAG s’est traduite par la tenue d’un premier colloque organisé a Cap Town en Afrique du Sud en 2002, suivi par une deuxième conférence en 2004 a Kampala en Ouganda.
Ceci dans la perspective de créer un espace de réflexion et de débat a la fois pour les femmes géoscientifiques africaines et celles opérant dans les autres régions du monde, en vue de renforcer la coopération Sud-Sud et Nord-Sud, leur offrant ainsi l’opportunité d’échanger des connaissances et des expertises autour de thèmes d’actualité, mobilisateurs et stratégiques issus des problématiques liées a la fois a la gestion du développement humain et du développement durable.
Cette année, la 3e Conférence de l’AFAG, organisée a El Jadida, vise a développer la recherche et la coopération entre les femmes marocaines leur offrant ainsi une occasion de s’ouvrir sur l’environnement international féminin. Elle revêt donc un double intérêt : son importance scientifique compte tenu de la thématique proposée et la nécessité de promouvoir encore et toujours le rôle joué par la femme pour un développement culturel social et économique durable. l’AFAG vise, a travers cette manifestation, outre l’objectif précité, de :
– représenter et défendre les intérêts de la femme africaine géoscientifique auprès des pouvoirs publics, des ONG, des opérateurs socio-économiques etc.,
– aider la femme exerçant dans le domaine des géosciences a surmonter les obstacles auxquels elle se heurte pour des raisons socioculturelles ou tout simplement parce que la prise d’initiatives requise pour développer et affirmer ses capacités dans ce domaine reste encore limitée,- fédérer les talents du métier de géoscientifiques au féminin, valoriser la qualification et la carrière féminine et développer la coopération avec les femmes occupant des postes de responsabilité dans ce domaine,- contribuer a promouvoir les sciences de la terre par la formation et la recherche afin de construire des profils féminins spécialisés, capables a la fois de participer d’une manière effective a la préservation et la valorisation des ressources géoscientifiques et d’aider en cela les gouvernements africains en matière d’orientation de la prise de décision,
– sensibiliser tous les acteurs concernés (pouvoirs publics, élus, opérateurs socio-économiques, ONG…) a l’importance de la préservation des sites géologiques africains afin d’œuvrer, ensemble, pour la réalisation d’un développement environnemental durable.
Le thème général retenu «Femmes, géosciences et développement» se verra développé tout au long de la conférence a travers des sous thèmes pluridisciplinaires s’y rapportant. Un workshop pré-conférence portant sur la «Télédétection appliquée a l’environnement» sera présenté par l’ex-Président de la Société géologique d’Afrique.
En marge de cette conférence, une excursion qui revêt un double intérêt scientifique et touristique et qui s’inscrit dans le cadre du géotourisme, porte sur un aperçu relatif aux orogenèses éburnéenne, panafricaine, hercynienne et alpine qui ont structuré les paysages marocains.
Ce voyage a travers le temps et l’espace débutera par les phosphates du Gantour d’âge maestrichtien (tertiaire), pour se terminer dans l’Anti-Atlas d’âge Précambrien, en passant par les Jbilets d’âge primaire a travers le Haut-Atlas qui a été structuré durant l’orogenèse alpine. Les pays représentés lors de cette manifestation sont l’Algérie, la Tunisie, la Mauritanie, le Niger, l’Ouganda, l’Egypte, le Sénégal, le Cameroun, le Kenya, le Zimbabwe, la Tanzanie, l’Afrique du Sud, le Ghana, la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Mozambique, le Togo, le Koweït, la France, la Belgique, l’Espagne, le Portugal, la Roumanie, Cuba, la Chine, le Canada et l’Italie.
Cette 3e Conférence bénéficie du soutien du Conseil international des sciences (ICSU) dont les objectifs majeurs sont le renforcement de la science internationale au profit de la société, la mobilisation des connaissances et des ressources de la communauté scientifique internationale et ce, dans le but de :
– promouvoir la contribution de tous les scientifiques sans aucune discrimination en rapport avec la race, la langue et le sexe,- faciliter l’interaction entre les scientifiques,- favoriser le dialogue entre les communautés scientifiques et les gouvernements, la société civile et le secteur privé.
Soutenue par l’Unesco et la Société géologique d’Afrique, cette rencontre se déroulera a la veille de la grande période dévolue aux Sciences de la Terre par les Nations unies dont l’Assemblée générale a proclamé l’année 2008 Année internationale des Nations unies pour la planète Terre.
c’est une initiative conjointe de l’Union internationale des sciences géologiques (IUGS) et de l’Unesco dont les activités s’étaleront sur trois années, soit de 2007 a 2009. Pourquoi une année internationale de la planète Terre ? Sur les rivages de l’océan Indien, 250.000 personnes sont mortes parce que les gouvernements du monde n’avaient pas vu la nécessité d’utiliser de manière efficace les connaissances accumulées par plus de 400.000 spécialistes des Sciences de la Terre du monde.
Ces derniers déplorent le fait que leur connaissance de la Terre, qui pourrait sauver des vies et des moyens de subsistance, soit sous-employée.
L’Année internationale de la planète Terre est donc destinée a promouvoir le rôle joué par les Sciences de la Terre dans la société, dans l’esprit des politiciens, des décideurs, des médias et du grand public.
Abdelmajid Nejdi
Lematin.ma