Je tiens a remercier celles et ceux qui m ont témoigné, suite a l’article « El Jadida mon amour », leur affection et leur admiration des charmes dont je suis jouis ! Mais bien que je commence a me faire vieille, je continue a entretenir vaille que vaille la flamme de ma jeunesse, la douceur de mes jours et la fraîcheur de mes nuits !
Pour vous plaire, pour enchanter vos yeux et malgré le poids des ans je m efforce de vous offrir jour après jour cette image d’éternelle jeunesse. Qu il pleuve, qu il vente, qu il fasse chaud ou qu il fasse froid, je m offre a vous dans mes plus belles parures.
Au gré des saisons, mes habits changent, mais mon sourire chaleureux et bienveillant continue a accueillir chacun de vous avec toute la générosité que vous me connaissez.
Bonne princesse, jamais je n’ai songé a vous adresser le moindre reproche.
D année en année, je constate pourtant que vous êtes de plus en plus nombreux a vouloir profiter de mon hospitalité. J en suis vraiment très toucheé. J en suis même flattée, suis-je tentée de dire.
Cependant, avec la candeur de la jeunesse qui s’éloigne petit a petit je commence a ressentir comme une angoisse. Voyez-vous, cette angoisse d’un vieillard qui arrive au bout de son parcoursIl finit par regarder autour de lui. Il met sa comptabilité a jour en quelque sorte.
Eh bien moi aussi lorsque je regarde autour de moi, je commence a avoir peur. Peur de ces travaux qui ne s’achèvent pas, peur de ces immeubles parfois pas très harmonieux qui défigurent mon paysage
Je déprime a voir s’accumuler dans certaines de mes rues des amas de détritus.
Je m attriste a voir une partie de mes propres habitants m asphyxier avec leurs automobiles et une autre partie attendre pendant des heures un bus ou un taxi qui n’arrive jamais.
Je râle que mes petits parcs et jardins sont livrés aux vandales et aux mauvaises herbes.
Je me désole lorsque je vois détruire un immeuble de style, mémoire d’un passé qui ne reviendra pas.
Je pleure a voir ma jeunesse passer le plus clair (et pas seulement) de son temps dans les cafés face a des émissions de télévision sans consistance.
Je pleure, je pleure, je pleure
S il vous plait, aidez-moi a ne pas devenir laide, je veux rester belle pour vous.
Mogadorazur