L interdiction imposée a l’importation de France de poules reproductrices prendra fin dans moins de 10 jours. Les producteurs de poulets de chair ont déja passé commande pour les prochains mois a raison de plus de 200.000 unités mensuellement, selon les professionnels. Près de 60% des poules reproductrices sont importées de France. Les 40% restants viennent de l’Espagne qui n’était pas concernée par l’embargo.
Les aviculteurs retrouvent donc le sourire. Et pour cause, la consommation du poulet a également repris. Les prix se sont inscrits a la hausse. Le cours moyen du kilo vif a la ferme a, en effet, atteint au mois de mai, 14,50 DH, contre 12,45 en avril, selon la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (Fisa). Hier, jeudi, il s’est toutefois négocié a 11,50 DH. «Une baisse inattendue que nous n’arrivons pas a expliquer du moment que l’offre est restée stable», indique Haj Kadiri, industriel du secteur.
A 19.650 tonnes, la production a également enregistré, en mai dernier, une hausse de 16% par rapport au mois précédent. Sans pour autant atteindre les niveaux enregistrés une année auparavant, soit 26.530 tonnes. l’abattage de dizaines de milliers de poussins d’un jour et l’interdiction de l’importation de poules reproductrices, il y a trois mois, quand le secteur était en crise, seraient a l’origine de cette baisse de production. «Aujourd hui, la psychose de la grippe aviaire semble dépassée. La viande blanche s’est a nouveau réconciliée avec les marmites et tagines marocains. Nous envisageons l’avenir avec optimisme», dira le même Haj Kadiri. Les éleveurs dans les régions de la Chaoui et des Doukkala ont repris leurs activités. Pas au rythme escompté, certes, mais les fermes ont retrouvé leur animation. «Dans les mêmes conditions d’hygiène et la même vigilance. Nous savons que le risque est toujours la, mais il est atténué par le fait que l’été n’est pas une saison migratoire pour les volatiles», explique Kadiri.
Mais, période de migration ou pas, aviculteurs et pouvoirs publics ont décidé de rester vigilants et de reconduire les mêmes mesures quant au cantonnement du poulet dit «beldi». Au niveau des unités de production, les mêmes standards internationaux d’hygiène et de salubrité sont maintenus, voire renforcés. En outre, la direction de l’Elevage a commencé a préparer vétérinaires-inspecteurs et zootechniciens a la mise en application de la loi 49-99 relative aux dispositions sanitaires et hygiéniques auxquelles doivent répondre les abattoirs avicoles, les établissements de transformation et le circuit de commercialisation (www.leconomiste.com). Depuis quelques jours, des sessions de formation sont organisées a leur intention a Kénitra. Cette loi entrera en vigueur dès février 2007. Parallèlement, la Fisa va organiser des sessions au profit des éleveurs sur les dispositions de la même loi et ses textes d’application. Les aspects pratiques de la prévention contre les maladies respiratoires des volailles seront également abordés au cours de ces sessions qui se dérouleront entre le 13 juin et le 14 juillet 2006.
Jamal Eddine HERRADI
Leconomiste.com