Suite a une initiative menée par Hadj Abdelmajid Nejdi, Hadj Abdelhakim Ben Sina et Mustapha Jelbi, le local de l’Association de la Cité Portugaise a vécu vendredi dernier d’émouvantes retrouvailles entre les anciens comédiens jdidis. Ils étaient tous la, ou presque. c’était une occasion a ne manquer pour rien au monde.
Au début de cette rencontre, les présents ont rendu hommage a feu Mohammed Saïd Afifi ainsi qu aux disparus tels que Bouchaïb El Abdi,Driss Semlali, Abdelfattah Lahlali, Amina Berouane, Berramou
Au cours de cette rencontre, les souvenirs ont afflué, les yeux se sont embués et les voix étaient teintées d’émotion pour l’ensemble des comédiens jdidis présents a ce rendez-vous. Pour ces gloires du théâtre jdidi visiblement très émues d’avoir retrouvé leurs anciens collègues, «ce qui est le plus touchant, c’est cette mémoire restée intacte et cette chaleur humaine qu on n’a trouvées nulle part ailleurs.»
«Avec cette rencontre, les nombreux présents ont vécu une nouvelle fois des sensations inénarrables éprouvées dans les années 60 et 70 avec la troupe du Théâtre Municipal d’El Jadida, Arouss Ech-chawatie, Ennahda, Al Hilal, Al Baâth, et ce, au gré des envies de feu Mohammed Saïd Afifi, sans jamais se prendre pour ce qu il était réellement: une star et au gré du talent de Jeddad, Sebbagh, Sikab, Chakir, Jelbi, Nejdi, Khmim, Ansser, Nesnassi, Hachoumi, Tarda, Khtayer, Darif, Karamou, Ouaski, Faouzi, Boudouil, Hajli, Achkari, Ayad, Johour, Khodari, Gabi, Lahrach, Dlimi, Kabbour, Bouhaddou, Ben Sina, Chahbi, Lemmaâe, Khajjou, Zouhaïr, Rebbani, et tant d’autres et qui ont tant donné a la ville tout en préservant leur aura.
Hadj Abdelmajid Nejdi et Hadj Abdelhakim Ben Sina ont réussi a transformer cette journée de “Liquaâ al habaïeb” (rencontre d’amis) en journée d’étude sur le vide culturel et artistique qui se fait sentir a El Jadida depuis le début des années 90 et sur l’état piteux du Théâtre Municipal de la ville. l’issue de cette rencontre, aux belles résonances nostalgiques, les présents ont constitué une commission qui a pour mission d’œuvrer pour une nouvelle relance du Théâtre jdidi. c’était une fête modeste mais sincère.
Théâtre municipal : joyau unique en son genre
Ce géant en son genre, qui a été conçu par l’architecte français A. Delaporte, a ouvert ses portes pour la première fois en 1925. Par contre, la pose de la première pierre a été effectuée en 1920. ses débuts, il était réservé seulement aux soirées dansantes, aux bals masqués et aux festivités familiales. Ce n’est qu en 1930 qu il a été transformé en salle de théâtre sous forme d’opéra ayant 658 places, dont 88 réservées aux 11 loges devant accueillir les grandes personnalités.
La première représentation théâtrale fut celle du «Malade imaginaire» de Molière qui a eu lieu le 15 juillet 1930. Elle a été montée par l’Association artistique de Mazagan, dont le président fut aussi le premier directeur de ce théâtre. Dans cette première période, l’accès a cet établissement était formellement interdit aux autochtones a part «les vendus». Ce n’est qu en 1946 qu une troupe marocaine, du nom d’Association Théâtrale d’El Jadida, a pu produire sur la scène du théâtre sa pièce intitulée «la Suppression d’El Amine», mise en scène par Driss Mseffer.
Un an plus tard, un groupe de juifs marocains résidant a El Jadida a présenté la pièce «le Fils d’Aâouicha», mise en scène par Haïm Nsaïm, ce dernier était coiffeur dans la cité portugaise. partir de 1950, le théâtre d’El Jadida a commencé a abriter plusieurs manifestations artistiques étrangères animées par des sommités de l’art et de la culture tels que Youssef Wahbi, Richard Burton, Elizabeth Taylor, Maher Al Attar Mais son animation n’a connu son intensification qu après la nomination de feu Mohammed Saïd Afifi en tant que directeur administratif et artistique du théâtre.
Abdelmajid Nejdi
Le Matin