Safi : Le Conseil de la Ville décide de retirer les privilèges

Le nouveau Conseil de la Ville de Safi a décidé lors d’une session ordinaire de retirer tous les privilèges dont jouissent certains responsables dans la capitale d’Abda. Il s’agit plus particulièrement aux privilèges relatifs aux cotas de carburant, consommation eau et électricité, logement, et bien d’autres. l’objectif précisent des sources proches étant de rationaliser les deniers publics et la récupération d’un équivalent d’environ 300 millions de centimes au profit des recettes municipales…

Voila une position vraiment sage et audacieuse qui surprit plus d’un a Safi. Elle s’inscrit dans l’esprit même de la moralisation de la vie publique, telle que le souhaitaient le Roi et le peuple marocain.

Mais cette sage position risque de n’être qu un faux-fuyant symbolique, si nous n’en tirons pas les enseignements qu il faut. Ce volontarisme vient certes conforter les efforts déployés par le Maroc en matière de moralisation de la vie publique. c’est en mettant le hola a ce climat d’affairisme que l’on recrédibilise la gestion locale, voire la démocratie tout court. Il faut saluer le patient travail mené par l’ensemble des membres du nouveau Conseil de la Ville présidé par Mohamed Karim, depuis son élection.

Oui, car ce n’est qu en renforçant les mécanismes de contrôle en amont, que nous pouvons peut-être contribuer a booster l’élan d’assainissement. Ces efforts, la classe politique, première concernée dans cette affaire, doit veiller a les accompagner a travers d’autres actions similaires. d’abord, en décortiquant soigneusement le profil des personnes qui la représentent pour la gestion des deniers publics. Ensuite, en donnant l’exemple et en faisant jouer la transparence.

De ce fait, le combat pour la moralisation de la vie publique lutte requiert l’adhésion collective de toutes les composantes de la société. l’action de l’Etat dans ce domaine est fondamentale au regard de son effet d’entraînement sur les autres acteurs de la scène politique et sociale. La mise en place d’un cadre effectif de concertation et de coordination entre les différents acteurs (pouvoirs publics, société civile, secteur privé), est plus que nécessaire. La mobilisation pour faire avancer la transparence, l’éthique et l’intégrité ne doit pas fléchir face a la difficulté de la tâche et l’héritage conséquent de décennies de gestion hasardeuse. Le combat contre ce fléau passe par la mise en oeuvre d’une législation juste, appliquée de manière égalitaire par une justice effectivement indépendante a l’égard de l’autorité politique et du pouvoir de l’argent d’une part, et par une très grande sensibilisation de l’opinion publique quant a la difficulté de l’épreuve et de la mobilisation de tous les vecteurs vivants de la société, d’autre part.

Mohamed LOKHNATI
L’OPINION

Auteur/autrice