«Sida, faire le test aujourd hui, c’est mieux vivre demain», tel est le slogan des journées nationales de dépistage du VIH qui ont été lancées les 5, 6 et 7 janvier a travers le Royaume. Organisées par l’Association de lutte contre le sida (ALCS), ces journées «se veulent un rendez-vous national pour la promotion du test de dépistage». Il s’agirait d’une première au niveau de la région Maghreb et Moyen-Orient. A noter que ces journées sont cofinancées par l’ambassade des Pays-Bas (500.000 DH) et de Sidaction Maroc 2005. Elles bénéficient aussi du soutien du ministère de la Santé qui fournit les tests et l’Institut national d’hygiène où seront confirmés les tests positifs. «Cette opération permet ainsi de faire bénéficier les personnes séropositives des soins adaptés et de réduire leur stigmatisation», note Hakima Himmich, présidente de l’ALCS. «L objectif est aussi d’informer et de sensibiliser sur les IST/Sida, d’inciter un large public a faire le test de dépistage et d’améliorer les attitudes de prévention des personnes séronégatives», ajoute-elle. «Nombreux ceux qui viennent pour mourir», regrette Himmich.
A Casablanca, ces journées ont été lancées officiellement le 5 janvier au centre d’information de diagnostic anonyme et gratuit. Et ce, en présence de personnalités telles que Nawal El Moutawakil (présidente de l’Association marocaine sport et développement) ou encore Rachid El Ouali (acteur et réalisateur). La présence de ces stars donne une image crédible a l’opération, d’autant plus qu elles sont connues et appréciées par la population!
Quelle est la procédure suivie? Les médecins procèdent a la prise de sang dans une pièce cloîtrée puis communiquent les résultats au patient, pas moins d’une vingtaine de minutes plus tard. Les individus dont les tests s’avèreront positifs seront pris en charge par le centre régional de l’ALCS le plus près de chez eux.
«Environ 9.000 Marocains devaient passer le test en trois jours», indique My Ahmed Douraïdi, coordinateur national des sections régionales (a l’heure où nous mettions sous presse, le bilan définitif n’était pas encore disponible). l’opération devrait toucher Taza, Zagora ou même Dakhla. Pas moins de 47 sites installés dans 34 villes a travers le Maroc devaient être visités par les équipes de médecins et d’intervenants de l’ALCS. Chaque équipe devait effectuer au moins 70 tests par jour. Le dépistage doit s’effectuer dans seize centres régionaux, dans trois centres de dépistage mobiles, et dans les locaux des associations partenaires. Et pour la première fois, des cabinets de médecins du secteur privé (6 médecins résidents a Agadir, Tétouan, Salé, Rabat et Tanger) sont partenaires. Ils ont d’ailleurs reçu des formations (conseil, test, analyse) pour aider les personnes a risque.
A noter qu une convention est en cours de finalisation avec l’association de médecins généralistes du Maroc. Rappelons que l’ALCS opère également dans le milieu entrepreneurial «Sida entreprise», en étroite collaboration avec l’association Sida-Entreprises Maroc (groupe CFAO, Total, Accor). Ce dernier groupe organisera le 18 janvier a El Jadida, un séminaire de formation et d’information au profit de son staff.
6.401 personnes dépistées
Au Maroc, 65% des personnes atteintes du VIH découvrent leur maladie trop tard (cf.www.leconomiste.com). En 2005, 6.401 personnes ont passé le test de dépistage. Dans la population en général, le taux de séropositivité est estimé a 0,1%. Mais ce taux grimpe a 2,4% chez les professionnels du sexe. Le ministère de la Santé situerait le nombre de personnes séropositives dans le pays entre 16.000 et 20.000 a fin 2005.
L’Economiste