Dix neuf heures ont sonné ce soir mercredi 29 octobre de l’an 2008, Casablanca-Maârif bouge au rythme de la rencontre de football qui va opposer le RAJA a l’équipe syrienne d’ATTALI pour le compte de la coupe des clubs Arabes. l’écho de la marée verte des petits diablotins et fans du Raja se fait sentir dans les environs du « carrefour des livres », librairie située a quelques rues du complexe sportif MOHAMED V.
Cet espace culturel de renommée internationale accueille ce soir la poétesse SIHAM BOUHLAL pour la signature de sa nouvelle création : « Corps lumière », livre paru cette année 2008 aux « éditions AL MANAR ». Dans ce nouveau recueil accompagné de dessins de l’artiste-peintre française Diane de Bourenazel, la poétesse marocaine égrène ces instants passés, pleinement vécus au côté d’un être cher, un grand homme, happé par un destin incompréhensible.
SIHAM BOUHLAL nous a lu sa belle poésie, distillée sous un ton triste et rageur, ponctué de sourires vengeurs aux espoirs sans lendemains. Le nouveau recueil fait suite a « Poèmes bleus » (Tarabuste, 2005) et a une autre vision, dédiée corps et âme a Driss BENZEKRI dans “Songes d’une nuit berbère ou la tombe d’épines” (Al-Manar 2007), où elle dit :
Sous tes mains
Se déploie mon corps
Et soudain porte
L’image de tes yeux
Et soudain sa nudité
Recouvre sa raison
Et soudain ton âme
En élixir coule
Dans mes sens
De quel baume ta bouche
Recouvre ma peau ?
De quelle aimance ta voix
Enveloppe mes os ?
Et dans le recoin de ton sourire
Gisent ma tête et mon cœur
Et s’ouvre mon regard
Sur le bleu de l’océan »
L’écrivaine est née en 1966 a Casablanca dans une famille originaire de Fès. Installée en France depuis plus de vingt ans, elle est titulaire d’un doctorat en littérature de l’université Paris-Sorbonne. Elle est l’auteur notamment de traductions de textes médiévaux (Le livre de Brocart ou la société raffinée de Bagdad au Xème siècle, Gallimard, 2004), comme elle a contribué aux côtés de feu Driss Benzekri et Carlos Freire a la réalisation de l’ouvrage “Amazigh ou voyage dans le temps berbère” et au numéro spécial “Mémoires d’eau” de Bacchanales.
La signature de son nouveau recueil a rassemblé une foule d’admirateurs dans l’espace convivial du carrefour des livres, loin du brouhaha footballistique limitrophe. La poétesse nous a récité ses poèmes préférés d’une voix mélancolique et douce, une parole savamment sculptée en souvenir des étreintes du passé très récent
Tarik BOUBIYA
Eljadida.com