Sport, santé et dopage

Le sportif victime de ses sponsors et commanditaires ?

Le sport c’est la santé certes, mais le sport est aussi en train d’outrepasser ce cadre initial : santé, culture, fraternité, rapprochement des peuplespour plus de propagande politique, de gains économiqueEt entre ces deux extrêmes, le remplacement de la joie, du plaisir d’exercer par le « devoir national », “des résultats a la hauteur”…et tout le calvaire qui en découle.
La « naïveté » et a la spontanéité d’antan, laissent au fur et a mesure place a une rigueur, plus en rapport avec les résultats précommandés par les sponsors, les Etats
Mais le hic, c’est que le corps humain n’est pas ce robot qu on aurait souhaité avoir : Il a ses limites. des limites qu aucune des parties précitées ne souhaiterait admettre ou dans son intérét d’admettre.Et chaque jour qui passe est un jour où certains cherchent a repousser ces limites encore plus et a rendre ce qui a été impossible la veille, possible aujourd hui.
La finalité suprême de tous ces micmacs est que chaque jour que Dieu fait, est un jour qui nous éloigne plus de l’idéal préconisé par Pierre de Coubertin, pour nous plonger dans un autre univers dont la visée majeure reste la satisfaction des « ordres venus d’en haut » , ou des « commandes » faites par des « marques sportives » ou de certains« produits alimentaires », prêts a mettre des sommes comossales sur ou sous la table, pourvu que les résultats souhaités suivent
Et dans ce nouveau cadre d’industrialisation et de robotisation, les athlètes ont commencé a aspirer aussi bien a satisfaire leurs « patrons » qu a profiter de la nouvelle opportunité qui s’offre a eux pour s’enrichir plus et vite.
Et pour atteidre cette finalité, des « sportifs » n’ont plus hésité a braver les interdits pour user, voire d’abuser du dopage au risque de leur santé …de leurs vies.

Au Maroc, des contrôles inopinés qui dérangent:

Au Maroc, le dopage est un véritable mastodonte, pour quiconque prétendant vouloir le cerner dans tous ses aspects visibles et occultés. Entrant clandestinement dans le pays, son caractère illicite est a la base même de ses impuretés. Sans le moindre contrôle, il peut contenir des produits additifs capables de nuire encore plus a la santé du sportif, et lorsqu on sait qu une dose dopante peut multiplier jusqu a 500 fois une dose soignante, nous pouvons avoir une ébauche des ravages que finit, tôt ou tard, par subir le corps de « l’heureux bénéficiaire ».
Au Maroc le dopage reste un sujet tabou. Les athlètes ne sont contrôlés que lors des manifestations internationales. Mais les experts internationaux estiment que le Maroc occupe la 2ème place africaine, juste après l’Afrique du Sud. d’après ces experts, la ville d’Ifrane, qu ils tiennent en ligne de mire est un véritable laboratoire «scientifique» dans le domaine.
Devons-nous continuer a considérer comme simple coïncidence ( ?), se demandent certains, qu en 1990 et en plein essor de l’athlétisme marocain, la FRMA avait « un médecin roumain » et un « biologiste russe » au sein de son staff ?
Le docteur Marjani (un jdidi ayant exercé en tant que médecin de l’équipe nationale d’athlétisme) a reconnu :
« Naguère, un médecin désirant effectuer un contrôle sur un joueur de son club, devait d’abord demander l’autorisation de sa fédération, qui devait demander a son tour le droit a la Fifa, qui désignait enfin un commissaire Mais ce périple reste la voie a suivre en théorie. En pratique combien ont eu le courage de le faire ? Zéro.
Aujourd hui, la nouveauté c’est que les contrôles sont devenus désormais inopinés et le médecin du club est désormais le premier responsable a chaque fois qu un cas de dopage est décelé parmi les sportifs qui sont sous sa responsabilité.
Lorsqu on sait qu une simple surconsommation de médicaments nous donne au test un athlète dopé, le médecin du club doit étre et rester la seule personne dans le staff de l’équipe a être capable de maîtriser ce que ses sportifs consomment. »

Comment comprendre le pourquoi et le comment du dopage ?

Depuis toujours, le sportif a cherché a se doper pour avoir des forces hors normes lui permettant de dominer ses adversaires. Pour cela certains boxeurs n’hésitaient pas a manger la viande crue du taureau, des lutteurs celle du porc. Des indigènes mâchaient la feuille de coca
Il a fallu la mort du cycliste danois lors des JO de Rome en 1960 et une autre lors du tour de France cycliste en 1967, pour voir la France et la Belgique légiférer a ce propos. Ils étaient a ce propos les premiers pays dans le monde a le faire.
Aujourd hui l’athlète qui se dope préfère rester caché, chose qui rend la tâche encore plus ardue pour la médecine dans sa quête de découvrir aussi bien le type de drogue, que le taux et la vitesse a laquelle il est néfaste pour le corps de l’athlète. Quand certains athlètes combinent plusieurs drogues, les dangers sont encore plus graves et ils le sont d’autant plus, quand la prise est faite par injection.
Le dopage donne un état d’euphorie, de stimulation, d’anti fatigue, d’une puissance inégalée, d’une guérison accélérée, d’un développement de la masse musculaire Mais les revers de la médaille peuvent être une mort subite, une hypertrophie cardiaque, une accoutumance
La dernière « mode » en matière de dopage est le dopage génétique. Il est extrêmement dangereux, mais ne laisse aucune trace a ce jour lors des tests inopinés. On introduit une cellule a l’intérieur du corps .cette dernière se multiplie et finit par donner une force phénoménale a l’athlète.
L’utilisation systématique de cette drogue parmi certains athlètes, est un « fruit » des milliards de dollars qui ont fait leur entrée de plain pied dans le monde du sport. Les athlètes sont tout le temps sollicités a se surpasser sans jamais s’arrêter…un véritable cercle infernal.
En 1998, le cas de Ronaldo est éloquent dans ce sens. Victime d’une tendinite avant la finale contre la France, les sponsors tenaient absolument a ce qu il joue. On lui a fait subir une injection dont le produit lui est passé dans le sang, d’où ses évanouissements et ses vomissements dans les vestiaires juste avant le coup d’envoi de ce match.
Aujourd hui, nous devons savoir que si un joueur courait en moyenne 4 a 5 km dans un match de foot, certains ont couru la distance a peine croyable de 20 km dans un seul match. Cas récent d’un joueur de l’AC Milan !
Quelle fierté un athlète peut-il tirer de ses exploits «frelatés» du point de vue éthique sportive, en sachant qu il a été dopé ?
Et a la lumière de toutes les carrières brisées tellement tôt, ne pouvons-nous pas affirmer que les pilules au lieu de faire des champions peuvent plutôt les défaire ?

Abdellah HANBALI
Ahdate Doukkalia

Auteur/autrice