Etre entraîneur n’est pas un métier de tout repos. Cette croyance risque de devenir une réalité hebdomadaire dans notre championnat national de football où bon nombre de dirigeants et de supporteurs s’accordent a vilipender, a défaut de pouvoir lapider, tout entraîneur dont les poulains alignent une série de rencontres sans résultats satisfaisants.
Monsieur Talib ne devrait donc pas être déçu outre mesure de sa récente séparation avec le DHJ, une équipe qu il avait réussi a hisser parmi l’élite et a doter d’un système de jeu bien cohérent, et un collectif avec lequel il avait tissé des relations empreintes d’affection et de respect.
En effet, depuis une précieuse victoire a Marrakech, célébrée en fanfare par les mordus (de la balle ronde bien s»r) de tout bord et saluée a coups d’hyperboles par la presse locale, les joueurs de M. Talib n’ont pas été servis par la chance ni par les aléas de l’arbitrage. La carence des exploits et l’insuffisance des résultats, que ni l’enfant prodige Réda ni la légion empruntée au grand voisin casablancais n’ont pu surmonter, ont aussitôt été interprétées comme une déficience dans le coaching et un signe d’incompétence chez un entraîneur déja dans le collimateur de ses détracteurs, précisément depuis des déclarations défavorablement perçues a l’occasion d’un certain DHJ – WAC.
Dans la justification de sa démission, M. Talib se plaint du climat malsain engendré par les agissements d’un groupe de chauvins, apparemment a la solde d’un opposant du comité, qui s’amusaient avec sadisme a empoisonner la vie des joueurs et qui prenaient un malin plaisir a perturber leurs séances d’entraînement en leur adressant ainsi qu a leur entraîneur des propos outrageusement injurieux.
Il ne s’agit pas ici de défendre M. Talib ; le palmarès de ce jeune technicien de grand talent avec le DHJ est suffisamment éloquent pour plaider en sa faveur. Il ne s’agit pas non plus d’incriminer tel ou tel dirigeant ; les déclarations parvenues en fin de compte a la presse font état d’une séparation a l’amiable pour qualifier la rupture.
Mais, on aurait espéré que le départ de M. Talib se fêterait dans la concorde et la bonne ambiance, au cours d’une cérémonie qui serait organisée par le club, voire la ville, pour rendre hommage au jeune entraîneur. De cette façon on aurait évité de passer pour des gens ingrats.
D. Abdelhak