Le siège de la commune urbaine d’El Jadida a abrité durant les 30 Juin et 1er Juillet 2008, les travaux de la 1ère rencontre relative a la classification de la cité portugaise d’El Jadida en tant que patrimoine mondial.
Au début, les interventions officielles, notamment celle du représentant de l’UNESCO et de S.E l’ambassadeur du Portugal a Rabat, ainsi que celle des représentants de la Commune Urbaine d’El Jadida et de la Direction Régionale de la Culture, ont mis en exergue les efforts déployés afin de revaloriser le patrimoine universel en général et national en particulier. l’accent a été mis sur le rôle des autorités de tutelle ainsi que la société civile, en vue d’une action continue et durable pour une bonne conduite visant la conservation du label de classification.
L’assistance, dont des journalistes locaux, a interpelé les organisateurs sur les retombées de la classification par rapport a la cité portugaise et ses habitants. Une valeur ajoutée n’est, malheureusement, pas enregistrée depuis 2004. Et la cité attend toujours la réalisation des promesses émises.
La rencontre a connu la présence des personnalités étrangères, notamment le Doyen du conseil municipal de la ville de Rufisuqe, Sénégal, Mr ElHajji Seyni Dramé, qui a parlé d’un projet de jumelage entre sa ville Rufisque et El Jadida, signalant a l’occasion la série des jumelages existantes et en cours entre Rufisque et Fès, Dakar et Marrakech et Dakar et Rabat.
L’expert intrnational, Mr Claudio Torres, a exposé l’expérience de la ville portugaise Mertolla, dont l’histoire si originale est bien conservée. Une expérience a suivre selon Mr Torres, puisqu elle a favorisé la valorisation de Mertolla.
Prenant la parole, Mr Daoud a mis en évidence la rôle du patrimoine classé dans la promotion du tourisme, faisant appel a la bonne exploitation des cites et leur conservation de toute atteinte.
Mr Koria George, Ingénieur architecte et doctorant chercheur sur le patrimoine portugais au Maroc, a parlé des aspects morphologiques et la spécificité patrimoniale de la cité portugaise d’El Jadida en mettant la lumière sur son histoire, ainsi que les transformations qu elle a subies depuis 1514, date de sa construction effective. Il a, également, indiqué le changement de la trame urbaine de la cité et exprimé son admiration quant a l’esprit de cohabitation des différentes confessions au sein du Mellah durant les 19ème et 20ème siècle.
S interrogeant sur “la nouvelle vie pour notre patrimoine”, Mr Mohamed Benchaqroun, architecte municipal a Marrakech et chercheur dans le patrimoine, a souligné l’importance de sauvegarder le patrimoine, mission qui responsabilise d’autant les autorités de tutelle que les représentants de la société civile. Etant donné les budgets qui doivent être alloués, a côté des missions de sensibilisation, de communication et d’information qui doivent être encadrées, car la mise en valeur d’un patrimoine n’est pas dans sa classification universelle, mais dans le respect d’un processus devant garantir sa survie dans le temps et l’espace.
L’exemple de cette mise en valeur a été donnée par Mr Benchaqroun qui a proposé l’animation des monuments historiques a travers des spectacles sur place, musique douce, lumières, visites conférences, choses qui feront parler les monuments; et aussi la réutilisation du bâtiment, en y organisant des évènements culturels, ce qui permet d’intégrer le patrimoine dans la vie courante de l’individu.
Un atelier relatif a “la problématique de la sauvegarde des cites et espaces classés patrimoine mondial” a été organisé. Les participants au dit atelier, Mr Chabab, vice maire de la ville de Fès, Mr Khatib, représentant de l’Agenda 21, Mr Abou Salah, directeur du centre des études et recherches sur le Kasbahs, ont exposé leurs expériences dans l’application des normes internationales relatives a la sauvegarde du patrimoine classé.
A signaler, par ailleurs, que Mr Azeddine Kara, directeur régional de la culture, avait insisté dans son intervention sur l’importance de la classification de la cité portugaise et ses futures retombées culturelles, touristiques et économiques. Aussi a-t-il ajouté qu un tel enjeu suppose une vision intégrée de la sauvegarde de la cité, incluant son intégration dans l’environnement socio-économique et culturel.
Karima LEBBAT
Eljadida.com
