Les quartiers de la ville étaient, a l’origine, conçus comme une enceinte fermée a l’intérieur de laquelle les maisons, les ruelles et les petites places se mariaient parfaitement avec les lieux. c’était intime, convivial et combien serein. Aujourd hui tout cela a changé. l’aspect des murs est surchargé, l’allure même de l’archi lecture a viré de fond comme de forme.
Assaillie de partout, investie outrageusement, l’ancienne médina se découvre a gérer un quotidien qui lui échappe totalement.
Méconnaissable, elle prête désormais le flanc a une métaphore qui l’éloigne, un peu plus, de ce qui a fait sa particularité et sa richesse. Et c’est nous, ses habitants, qui en sont les grands responsables. Par nos actes, nous avons centuplé le pouvoir d’érosion qui nous fait, aujourd hui, étrangers a ce qui pourtant, ne cesse de nourrir notre imagination, et n’en finit pas de nous renvoyer a un vécu, riche en couleurs, qui faisait par le passé la gaieté de nos parents.
Oui, la vieille ville a complètement changé. Et c’est bien triste, elle est devenue quelconque, presque anonyme. Des maisons surchargées, bariolées de toutes les couleurs criardes et contradictoires, des rues naguère piétonnes devenues des voies de circulation a doubles sens…
Et il y a cet aspect qui contribue énormément a souligner particulièrement la métamorphose : les proliférations prodigieuses d’ateliers dans les différents quartiers de la ville du côté du quartier Saâda.
Il n’y a pas moins de cent grands ateliers de menuiserie, de mécanique, de marbrerie… Dans le quartier Mouilha, nous en avons dénombré pas moins de soixante. Et la liste de s’allonger, au «bon plaisir et au choix du promeneur»…
Curieux, tout de même, que les autorités aient pu tolérer cela. Et la municipalité dans tout cela ?
Plus que saturée…
La circulation a El Jadida est en train de devenir une véritable épreuve pour tous surtout aux heures de pointe et pendant la saison estivale. Déja assez exigu, la ville est en train d’être carrément asphyxiée par ces flots de véhicules qui, chaque jour, l’investissent de toutes parts. Il est arrivé que des embouteillages paralysent, durant de longs moments, certaines de ses avenues les plus fréquentées.
Les spectacles, auxquels on assiste alors, sont des plus navrants. Même les services d’ordre s’avouent, en des cas pareils, impuissants a bien tenir la situation en main, comme cela était le cas dans le passé. Non pas par manque de volonté, ni par indifférence, mais tout simplement par les choses qui ont atteint un degré de saturation tel, qu on imagine mal une action efficace et surtout rapide. c’est un constat qui s’impose de lui-même, tellement ses manifestations sont évidentes : il y a trop de voitures pour peu d’avenues.
Le résultat logique est qu a chaque fois qu un moteur vrombit, les prémices d’un embouteillage se profilent a l’horizon. Même les places, supposées être piétonnes, n’y échappent pas. Par un phénomène d’accumulation et plus particulièrement en l’absence de solutions appropriées et radicales, les choses risquent d’empirer de jour en jour, car comme pour les femmes, les plus belles villes ne peuvent donner que ce qu elles ont. El Jadida, en l’occurrence, est en train d’être surexploitée. Normal qu elle donne l’impression d’étouffer. Qu en sera-t-il en 2010 ? Aux urbanistes de répondre et en attendant, a la municipalité de trouver impérativement des solutions…
Le sabot
Toujours dans le même ordre d’idées, le phénomène – et c’en est vraiment un – du parking anarchique. Ce dernier nous fait voir de toutes les couleurs et contribue a aggraver excessivement une situation déja, des le départ, saturée. Les services concernés ont depuis de nombreuses années pratiqué une démarche répressive fondée automatiquement sur la sanction du «SABOT». Or, ce faisant, ils contribuent davantage a envenimer la situation.
Une voiture immobilisée par un sabot l’est, dans la majorité des cas pour des heures. Voire des fois une journée entière. Est-ce cela la solution ? Non, bien entendu, parce que de cette manière on «sabote» carrément la circulation en ville, laquelle circulation souffre déja par elle-même.
Il est impératif que cette question du sabot soit revue dans les plus brefs délais et surtout que les services qui en ont la charge soient plus vigilants. Une question, somme toute, d’imagination et de promptitude…
Lekhiar El Mostafa
AlBayane
