En plein cœur de la ville d’El Jadida, le quatrième Village d’enfants SOS du Maroc a récemment ouvert ses portes. d’une capacité de plus de 100 places, il accueille, depuis quelques jours, 45 enfants en détresse venus de toutes les régions du Maroc. Convaincue de la nécessité de sauvegarder l’union des familles pour un meilleur épanouissement des enfants, Béatrice Beloubad, directrice nationale de SOS Villages d’enfants Maroc, œuvre pour offrir aux enfants en détresse un cadre agréable où ils peuvent évoluer normalement.
«c’est cela la politique de SOS Villages d’Enfants Maroc, affirme-t-elle, a recherche acharnée d’un très fort ancrage dans la société d’accueil, la certitude que c’est en contribuant a son développement que l’on parviendra a réduire les causes de l’abandon des enfants.
Certes, nous construisons de nouvelles structures – un cinquième Village d’enfants ouvrira ses portes a Agadir en 2008 – mais c’est grâce a une très grande ouverture sur l’extérieur, un profond appui sur les initiatives et associations locales, dans des domaines aussi divers que l’éducation, la santé maternelle et infantile ou encore la formation professionnelle, que nous ferons vivre l’une des grandes orientations stratégiques de SOS Kinderdorf international, le programme de renforcement de la famille.
c’est aussi la meilleure façon de s’inscrire dans l’Initiative nationale pour le développement humain impulsée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI».
En attendant que le nouveau village prenne sa vitesse de croisière et qu il assure son autonomie, les enfants sont accueillis au sein de leurs nouvelles familles. Au cœur de ces institutions, les mères SOS occupent un rôle d’une grande importance. Elles ont la charge de prendre sous leurs ailes ces enfants issus de familles éclatées et de les élever. Elles sont minutieusement sélectionnées et formées pour bien assumer leurs lourdes responsabilités de chefs de familles. Comme n’importe quelle maman ordinaire, elles gèrent leurs foyers comme elles l’entendent.
Ce qui est loin d’être une sinécure. Et ce n’est pas Nadia, qui vient d’accueillir ses cinq premiers enfants, qui dira le contraire. Elle sait mieux que quiconque qu elle a besoin de temps pour faire oublier a «ses enfants» les douleurs qu ils traînent de leurs passés et pour instaurer cette relation de confiance indispensable a leur reconstruction et a leur épanouissement. «c’est en moyenne au bout d’un an, malgré la qualité des conditions d’accueil et de vie au sein du Village d’enfants que les plus grands de ces enfants parviennent a dépasser le déchirement d’une séparation», confie-t-elle.
Se familiariser avec les lieux et arriver a appeler «maman» la nouvelle maîtresse de maison requiert effectivement un minimum d’adaptation pour les mères ainsi que pour les enfants.
Ces derniers, avant de débarquer dans le village, ont été sélectionnés dans divers orphelinats du pays par les assistantes sociales. Un bilan détaillé de leur état de santé a ensuite été établi pour détecter des malformations ou des handicaps chez les nouveaux venus. Les psychologues prennent par la suite la relève pour les aider a passer le cap de leur arrivée au village. Ce soutien psychologique accompagne les uns et les autres tout le temps.
Un village pas comme les autres
L’une des spécificités du nouveau Village d’enfants d’El Jadida, est sa parfaite intégration du milieu urbain. Ce qui est loin d’être un hasard. En effet, contrairement aux trois précédents Villages d’enfants de Aït Ourir, Imzouren et Dar Bouazza, celui de la capitale de Doukkala se situe au cœur même de la ville, boulevard Massira El Khadra. A dix minutes de la belle plage d’El Jadida et a proximité immédiate des principales infrastructures de la ville.
Il accueille aujourd hui, au sein de ses 12 appartements familiaux, une soixantaine d’enfants en détresse venus de toutes les régions du Maroc. Avec un concept différent des trois précédents villages, mais répondant aux grandes orientations stratégiques de SOS Kinderdorf international. Avec pour finalité, une heureuse et complète autonomie des enfants pris en charge par SOS Village d’enfants Maroc.
Cette volonté d’intégration au milieu urbain a pour objectif de responsabiliser les mères SOS par le biais d’une meilleure implication dans les premiers pas dans la vie sociale de leurs enfants. Les enfants sont tout naturellement dirigés vers les écoles publiques environnantes.
“Autre objectif qu il ne faut pas occulter, une réduction sensible des co»ts de construction et de fonctionnement. Si le Village d’enfants d’El Jadida répond scrupuleusement aux normes édictées par SOS Kinderdorf international, son architecture plus» compacte «a largement contribué a la réduction de ses co»ts. La construction et l’équipement de ce Village ont été financés a plus de 60% par des partenaires nationaux, ainsi que par l’Association SOS Villages d’Enfants de France et l’Unesco. Sans oublier en tout premier lieu l’inestimable soutien de la municipalité d’El Jadida qui a mis a la disposition de notre association, le terrain qui abrite désormais le quatrième Village d’Enfants SOS du Maroc” Déclare Gérard Lanux de Villages d’enfants Maroc.
Kenza Alaoui
Lematin.ma