Sur les terrasses de cafés, dans les salons privés, dans les couloirs des bâtiments ou colonisant les angles des ruelles, des promenades et des boulevards, on parle de tout et de rien : politique, sport, économie, finance, littérature, sociologie, relations humainesEt même de religions. Tous les débatteurs prennent l’air, pour ne pas dire la posture, des érudits et des experts.
La discussion c’est un échange fécond d’idées, de propos, de points de vue, de prises de position. c’est une mise a l’épreuve de notre ignorance et de notre instruction. c’est un enrichissement des âmes et des cœurs. Une ouverture et une aération des esprits.
Une discussion c’est un dialogue, une causerie entre savoirs.
Au lieu de cela, mesdames et messieurs, la cacophonie et l’amalgame sont devenu le menu principal de la quasi-totalité des échanges. On croit avoir l’aptitude d’introduire nos cervelles et de mesurer nos connaissances, ou plus exactement le summum de notre balourdise, a tous les sujets qui déambulent sur cette glaise et a tous les événements qui corrompent notre quotidien.
Avons-nous égaré la grâce et l’humilité de dire – avec la parfaite aisance du monde – : Désolé, je n’ai pas assez d’éléments et d’informations pour avoir une position claire sur ce point, navré je ne peux rien dire sur ce sujet, je vais me renseigner et me documenter davantage et après on pourra en parler et en discuter profondément, etc ? Est-ce déshonorant et dévaluant de nous dispenser du désordre des mots et de consacrer nos sens et nos sensations a l’écoute actif et attentif ? Est-ce trop exiger, ladies and gentlemen, de se donner le temps, la patience et la détermination d’apprendre, de s’informer, de questionner…, avant d’apposer les jugements et les verdicts ?
Et d’ailleurs, ce n’est pas sorcier, et ce n’est nullement un scoop de nous rappeler que notre vie est un éternel apprentissage. Il y a bien longtemps, un mystique a avancé que : « La pire ignorance, c’est de s’imaginer savoir ce qu on ne sait pas ».
Jawira.a
Eljadida.com