Un plan de la cité portugaise présenté pour la première fois

L assistance était nombreuse, ce mercredi 17 mai, a la galerie Chaïbia, dans la Cité portugaise d’El Jadida, pour écouter Azzedine Karra, directeur du Centre du patrimoine marocco-lusitanien présenter le bilan de ses fouilles archéologiques dans la région.

Pourtant, le pari était difficile, car dans le même temps, se disputait, non loin de la, le match qui opposait le DHJ d’El Jadida contre le Raja de Casablanca, un match sous haute surveillance, qui avait mobilisé d’importantes forces de l’ordre. Mais point n’en était besoin pour écouter Azzedine Karra.

La salle était comble : un public jeune, attentif et passionné par la découverte de son propre patrimoine. Azzedine Karra présenta, photos et cartes a l’appui, les résultats de deux ans de fouilles dans un site découvert a 4 km au nord de la ville actuelle d’El Jadida, et qui, d’après les textes anciens, était appelé Marça de Mazighan : des restes de céramiques, de poteries, d’outils, de bijoux.un travail minutieux, souvent ingrat, exigeant une longue patienceet qui mériterait bien d’être récompensé par la reconnaissance publique: A quand un musée où seraient présentés les vestiges de notre passé, datant de plusieurs siècles.

Et même de plusieurs millénaires puisque, tout près d’un supermarché, on a découvert récemment de vieux silex taillés, les premiers outils de l’homme au Maroc ! M.Karra montra également les photos de restes humains, vraisemblablement des Maures, tués lors des explosions que les Portugais avaient provoquées pour détruire les murailles de la forteresse, avant de la quitter, en 1769 et découverts lors des travaux d’aménagement des abords de la Cité portugaise.

Un moment d’émotion, devant ces « soldats inconnus », qui mériteraient bien de reposer dans un « mémorial » où les Jdidis reconnaissants pourraient venir rendre hommage a leur courage et honorer leur mémoire. Un monument aux morts, en quelque sorte, a la gloire de tous les héros qui ont conquis la liberté d’El Jadida, a quelle qu époque qu ils aient appartenu.

Et puis, le directeur du Centre du patrimoine présenta une nouvelle plaquette illustrée, où est racontée, brièvement mais très clairement, l’histoire de la Cité portugaise. Avec un plan détaillé et des photos qui permettent de mieux se repérer dans cette citadelle multiséculaire.

Un outil indispensable qui vient ainsi compléter le guide très utile de Mustapha Jmahri sur El Jadida et ses environs et qui mériterait la diffusion la plus large : sur les présentoirs des grands hôtels de la ville, au syndicat d’Initiative, a l’entrée de la Cité portugaise, sur le comptoir de la Citerne, etc. Un vide vient d’être ainsi comblé. c’est juste de le souligner.

Abdelmajid Nejdi et El Mostafa Lekhiar
LE MATIN

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