Quand souffle le vent d’automne,
Hormis les craquètements des cicognes,
Pas même un pendule ne ronronne.
Tout se tait, y compris les téléphones.
Quand souffle le vent d’automne,
La moindre besogne désarçonne !
Dans les ténèbres où rien n’étonne,
Quiconque perdant les pédales tâtonne.
Quand souffle le vent d’automne,
Les virus foisonnent, le corps frissonne.
On est tenté de se chauffer au bois d’aulne
Et de servir des tisanes par bonbonne.
Quand souffle le vent d’automne
Les regards d’acteurs hagards et mornes,
La voix et le geste devenant asynchrones,
De colère, le metteur en scène bouillonne.
Quand souffle le vent d’automne,
Les voyants deviennent plutôt borgnes.
Les fonds de caisses sont raclés sans vergogne.
Tout y est pour prendre le taureau par les cornes.
Quand souffle le vent d’automne,
Tôt le matin, le berger fredonne
Un refrain d’autrefois, triste et monotone,
Chagrin du feuillage caduc atone.
Quand souffle le vent d’automne,
Les feuilles mortes jonchent le sol par tonne.
Les mendiants attendent patiemment l’aumône
Et les grands malades qu enfin le glas sonne.
Moussa Ettalibi
Eljadida.com