Au café DEAUVILLE d’El Jadida l’ambiance est chaleureuse, le DIFA HASSANI JADIDI vient de nouveau de s’emparer de la tête du classement du championnat de Football de première division suite a sa victoire au stade Mohamed LAGHDAF a LAAYOUNE contre l’équipe de CHABAB AL MASSIRA par 2 buts a zéro ( PAPE LATER NDAYE 50° et 75° Minute), rejoignant ainsi l’équipe du WAC de Casablanca qui, elle, s’est imposée la veille au complexe Mohamed V contre la Moghreb de Tétouan par 2 buts a 1. Les deux co-leaders comptent 27 points, a six longueurs du 1er poursuivant le RAJA de Casablanca. Dans ce café devenu célèbre pour les soirées mouvementées autour des parties de Football, les supporters du F.C Barcelone et du DIFA constituent la grande majorité, dont la plupart sont de fervents fans du DHJ, le club local qui a défrayé la chronique ces derniers jours. Signalons également que Le DHJ a gagné son match a l’extérieur grâce a un travail collectif mené de mains de maitres par le staff performant constitué d’un jeune entraineur JAMAL SELLAMI ayant réussi a manager un groupe soudé et a inculquer a ses joueurs un esprit de battants, de BIHI et DARAAOUI qui réalisent un travail formidable a côté.
Pas loin d’hier dimanche 27 décembre, devant le petit écran, sur 2M le présentateur de l’émission sportive de 23 heures présente les résultats et la classement du Championnat de Football et comble de l’ironie, en haut du tableau, il y avait bien marqué WYDAD de Casablanca au lieu du DHJ qui est pourtant le vrai leader avec une différence de + 12 buts (contre + 8 buts pour le WYDAD). Vous me direz c’est une erreur de frappe, ou de saisie, n’est ce pas ? Et comme ces erreurs sont souvent courantes au détriment d’El Jadida, cela confirme un historique riche en « marginalisations » que subit le Football Doukkali et particulièrement les joueurs jdidis durant un demi-siècle de discrimination footballistique, a tous les niveaux, championnat, coupe et équipe nationale. J espère que ce petit billet puisse rendre au sport doukkali et a ses Footballeurs en particulier, leurs lettres de noblesse, réveiller les vieilles blessures d’antan, faute de les panser, soulever les pages poussiéreuses d’un destin longtemps relégué au second ordre.
J aimerais tant pouvoir rendre compte a l’opinion publique du rôle capital joué par les athlètes jdidis au service de la nation toute entière. Le cas de BABA est le meilleur exemple du rayonnement du Football Doukkali a l’échelle continentale, puisque c’est grâce a son but historique marqué contre l’Ethiopie que le Maroc a pu décrocher la seule coupe d’Afrique a son palmarès en 1976. Les férus de la balle ronde se souviennent de la petite phrase lancée dans le feu de l’action a Addis-Abeba par BABA a l’adresse du capitaine FARAS avant d’exécuter le but de la délivrance: – Laisse la moi SI AHMED !!
A la fin de la saison 1975-1976, le DHJ s’apprêtait a gagner le premier championnat de son histoire, mais la volonté de l’arbitre de la rencontre de la 28ème Journée a El Jadida face aux FAR tendait a préserver les militaires de la relégation en leur accordant un penalty qui restera gravé dans les pages noires dans l’histoire du Football national. Le WIDAD terminait la saison en tête du classement avec 73 points contre 71 pour le DHJ qui achevait amèrement la saison avec 18 victoires a son palmarès.
Et si le DHJ n’a jamais gagné un titre de championnat, ni de coupe du Trône, ce n’est certainement pas les talents et les équipes qui ont manqué, il y avait certainement des facteurs exogènes, extra sportifs qui ont empêché tout sacre ou tout couronnement. était-ce au nom d’une quelconque raison d’Etat ou la volonté suprême d’un homme influent dans la stratosphère du régime ? En ces temps la, les équipes montaient ou descendaient au gré des événements et des hommes qui ont façonné l’Histoire de tout un pays, car durant certaines décades, le sport n’était qu un simple maillon d’une horrible chaine, une chaine inextricable et infernale au sein de laquelle la loi de la tribu ou de la ville ou d’une gouvernance quelconque sévissait au détriment du sport, de ses règles et du fairplay
Je poursuis mon propos par les grandes frustrations que connurent les jdidis lors du mondial de MEXICO 86 quand AMANALAH était constamment écarté et mis sur le banc de touche a un moment ou AZZEDDINE était au summum de son art. A chacun des matchs de l’équipe nationale du Mondial de 1986, le public d’El Jadida visionnait les transmissions télévisées avec un pincement au cœur, a cause de la mise a l’écart du prodige jdidi. Il n’a pu être aligné que pendant quelques minutes sans avoir eu l’occasion de démontrer toute ses qualités. Le privilège de jouer lui, était réservé aux joueurs du cercle des grands : le WAC, le RAJA avec un léger avantage aux FAR quand l’entraineur de l’équipe nationale n’était autre que FARIA, le propre coach des militaires.
On se souvient également du maestro RIDA RIYAHI qui a été gentiment mis a l’écart de l’équipe nationale par HENRI MICHEL lors des phases préparatoires du Mondial 1998, dans une ambiance ou régnait le clientélisme et le bakchich dans les coulisses sordides du onze national
En toute vérité, jouer en équipe nationale est un parcours tortueux et difficile, et ce ne sont pas forcement les meilleurs qui obtiennent les faveurs du coach national. Bien souvent, des considérations extra-sportives rentrent en jeu, contrairement aux véritables démocraties du football dans le monde, la ou sévissent les vraies valeurs du mérite et de la sportivité.
Aujourd hui que l’équipe du DHJ s’accroche avec courage et opiniâtreté aux commandes de la Botola, notre souhait le plus cher serait un sacre propre, juste et amplement mérité, et que les embuches ne proviennent pas de la propre maison du DIFA car, comme qui dirait l’adage : « Dieu préserve moi de mes amis, mes ennemis je m en occupe ».
Tarik Boubiya
Eljadida.com